dimanche 14 juin 2020

Le silence s'impose


Je n’ai pas envie d’écrire ces temps-ci. J’observe la cacophonie ambiante et je n’ai rien envie d’y ajouter. Bien sûr, ce silence est paradoxal car j’ai beaucoup parlé ces derniers temps. J’ai cru bon de donner mon avis dans différentes polémiques jusqu’au moment où je me suis rendu compte de ce que je ne faisais que contribuer à la confusion en étalant mes propres contradictions. Je ne le regrette pas car il faut passer par la confusion pour parvenir à la clarté. En disant cela, j’ai une pensée souriante pour ce cher Osho qui disait :

« Ma méthode, c’est la confusion ».

Et puis, comme pour réconcilier tout le monde, il y a ces mots lumineux d’Etty Hillesum faisant face, en 1942, à la réalité de l’extermination des siens par les nazis :

« C'est toujours comme une petite vague qui remonte en moi et me réchauffe, même dans les moments les plus difficiles : "comme la vie est belle, pourtant !" C'est un sentiment inexplicable. Il ne trouve aucun appui dans la réalité que nous vivons. Mais n'existe-t-il pas d'autre réalité que celle qui s'offre à nous dans le journal et dans les conversations irréfléchies et exaltées des gens affolés ? Il y a aussi la réalité de ce petit cyclamen rose indien et celle du vaste horizon que l'on finit toujours par découvrir au-delà des tumultes et du chaos de l'époque. »

Pour respirer la beauté de ce petit cyclamen rose indien qui nous montre la Voie, le silence s’impose pour quelques temps.

* * *

Quand je disais que j’ai beaucoup parlé ces derniers temps, c’est aussi que, depuis le début du confinement en France, j’ai donné une série de conférences sur le travail avec les rêves et sur l’ombre psychologique. En voici les enregistrements en accès libre, que vous pourrez écouter en podcast :

Conférence du 15 avril 2020 : introduction à l'interprétation des rêves.


Conférence du 8 mai 2020 : au-delà de l'interprétation des rêves.

Conférence du 6 juin 2020 : l'ombre dans les rêves et dans la vie.

Vous pouvez enregistrer localement ces conférences pour les écouter à loisir, sans connection à Internet, en cliquant sur le lien avec le bouton droit de votre souris et en sélectionnant "enregistrer le lien sous..."

L'ensemble de ces conférences ont été données en mode contribution libre et consciente. Cela ne signifie pas "gratuité" mais c'est une invitation à sortir de l'économie marchande pour entrer dans celle du don réciproque. Pour contribuer, je vous invite à visiter ma page de soutien. Je vous remercie d'avance.

* * *

En complément, je vous livre ci-dessous le récit d’une méditation que m’a transmise la rêveuse dont j’avais commenté le rêve, terrifiant, en octobre dernier dans cet article : Démembrement. Pour rappel, elle assistait dans ce rêve à la mise à mort et au démembrement par des crocodiles d’une petite fille, d’un jeune homme et d’une vieille femme. Et voici donc ce qui advient dans sa vision intérieure quelques mois après :


 « Tout est silencieux, ni cris, ni pleurs...... les morceaux de corps du jeune homme, de la vieille femme et de la petite fille sont éparpillés et flottent à la surface de l'eau. Je suis entrée dans l'eau et regarde à travers elle. Elle est toujours très noire, sombre et je peux toujours voir à travers. Mes yeux ont une vision particulière, des faisceaux qui pénètrent cette eau. À l'endroit où l'enfant se tenait dans l'eau, je vois une petite flamme, comme un feu follet (pas de matériaux qui brûle), juste une flamme. Je m'approche, descends sous l'eau. La flamme s'enfance plus loin sous l'eau. Un étroit chemin, comme un sillon se forme. Il devient cordon de feu/lumière qui descend en pente douce encore plus profond sous l'eau, dans le noir total. Il me montre par où passer. Ce que je fais. Le cordon s'éteint derrière moi à chacun de mes pas, au fur et à mesure que je continue à descendre. Arrivée au bout de ce sillon/cordon lumineux, je me retrouve devant un immense brasier, comme une grotte sous-marine pleine de feu. Très proche, je pourrais le toucher, aucune sensation de chaleur, de brûlure.

Une partie de moi veux traverser ce brasier, pour voir si il me brûlerait, voir si je peux aller plus loin. Une autre partie, celle que j'écoute rarement, me demande d'être sage, de cesser de toujours pousser plus loin cette mise en danger et me conseille de remonter me reposer et aller demander d'être accompagnée et soutenue par mes guides, mes ami.e.s........

Pour une fois j'entends cette voix comme bienveillante et non jugeante ("tu n'es pas capable toute seule"..... qui souvent faisait que je bravais l'interdit, la limite ou le conseil). Je remonte vers la surface du lac, l'eau jusqu'à la taille, je vois autour de moi que les morceaux de corps éparpillés sont devenus des nénuphars et des lotus en pleine floraison. Je sors totalement de l'eau et vais m'asseoir sur la rive, heureuse, confiante et en paix. Je vais traverser le feu. »

La rêveuse a ajouté dans sa lettre qu’au moment de me l’écrire lui venaient des images de flammes descendant du ciel, évoquant la Pentecôte. Il n’y a rien à ajouter sinon que l’on voit ici le résultat du travail intérieur avec le rêve. Peut-être y a-t-il là quelque chose à méditer pour toutes celles et tous ceux qui traversent des moments difficiles ces jours-ci. Souhaitons que, pour toutes et tous, fleurissent les lotus du cœur.

Namaste.