mardi 7 janvier 2020

Ecoute intérieure du rêve


J’aimerais vous parler ici, dans un article de synthèse dans lequel vous trouverez de nombreux renvois à d’autres articles pour approfondir le propos si le cœur vous en dit, de l’aboutissement provisoire de ma recherche en matière de travail avec les rêves. Je dis « provisoire » car bien sûr, la rivière serait présomptueuse de se croire arrivée tant qu’elle ne s’est pas jetée dans l’océan mais j’ai la conviction que s’est établi, au cours ces deux dernières années, le socle de mon approche des rêves. Celles et ceux qui me connaissent bien savent que j’aime les mots et je les emploie avec précision : je ne parle pas de méthode de travail avec les rêves mais bien d’une approche, comme on approche à pas légers un mystère, un animal sauvage pour ne pas l’effaroucher, une personne aimée pour l’embrasser dans son cou. Les rêves sont tout cela et bien plus encore : un mystère vivant, une réalité sauvage et une source d’amour.

C’est de la relation vivante avec les rêves dont je veux vous entretenir aujourd’hui. Ce faisant, j’ai à l’esprit les mots de mon enseignant spirituel Richard Moss dont je regardais une vidéo hier dans laquelle il nous invitait à considérer la relation comme un être vivant. Toutes nos relations, à commencer par notre relation avec nous-même, la relation avec autrui, la relation avec la Terre, la relation avec le grand Mystère d’être. C’est un changement radical de paradigme que de considérer la relation comme étant un être vivant ayant ses propres besoins, sa propre vie et sa propre intelligence. Par exemple, dans le dialogue entre deux êtres, il se produit un shift radical en considérant qu’une fois entendus les besoins et points de vue de chacun, la relation a son propre point de vue et ses besoins propres à exprimer. Tout à coup se produit un élargissement de perspective. En termes spirituels, nous pouvons parler alors de l’irruption du Saint Esprit qui relie les deux que sont le Père/Mère et le Fils/Fille. Il est qualifié de « saint » car l’ultime de la relation est l’Amour qui ré-unit les deux en une unité, qui les amène à se re-connaître.

Voilà pour le contexte spirituel du travail dont je veux vous parler, qui n’est qu’un élément d’un Travail plus vaste que Byron Katie comme Richard Moss, et avant eux d’innombrables enseignants, ont appelé simplement « the Work ». Le Travail de conscience. Il n’a qu’une visée : la libération de la conscience de toutes les illusions qui l’enchaînent. L’éveil, la sortie du grand sommeil dans lequel nous sommes tou.te.s plongé.e.s. J’en ai amplement parlé dans un article présentant ce que j’appelle la voie du rêve, où le paradoxe est qu’il faut traverser le rêve pour sortir de notre endormissement, de l’hypnose dans laquelle nous maintient notre attachement aux choses extérieures.

Cela fait longtemps que j’explore le croisement entre le travail avec les rêves et la méditation, ou plus précisément, le mariage entre rêves et pleine conscience.

Richard Moss
Le travail avec les rêves ne peut donc se réduire à une pratique psychothérapeutique poursuivant des buts de développement personnel de bien-être à tous prix. La recherche d’une guérison, d’un chemin hors de la souffrance, est souvent le point d’entrée dans le travail avec les rêves, tout comme il est le point de départ de toutes les voies d‘éveil selon les Quatre Nobles Vérités du Buddha Gautama. Mais en écoutant les rêves, nous faisons une découverte dont mon grand-père spirituel Carl Jung a abondamment parlé : il y a quelqu’un en nous qui sait ce qui est bon pour nous, qui nous connaît mieux que nous-mêmes, qui nous prend volontiers par la main pour nous emmener à la rencontre de nous-mêmes, de Qui nous sommes vraiment.

Voilà donc que nous parlons du fameux Inconscient qui est la source des rêves. Disons-le, c’est un épouvantail à moineaux auquel les idiots qui ont besoin de certitudes accrocheront toutes sortes de fantasmes, mais la seule définition valable de l’inconscient est celle qu’en donnaient Freud et Jung qui proposaient là un concept négatif qui n’affirme rien mais désigne tout ce dont nous sommes inconscients à propos de nous-mêmes. L’inconscient, c’est ce qui est hors du champ de notre conscience et dont nous ne pouvons rien savoir directement, dont nous ne pouvons pas donc parler autrement qu’en termes négatifs. Nous ne pouvons le connaître qu’à travers ses « rejetons », c’est-à-dire la façon dont il intervient dans notre vie psychique au travers des rêves, mais aussi des idées qui nous viennent, de nos fantasmes et de nos imaginations, de nos obsessions et nos omissions, de nos émotions, de nos lapsus linguae, de nos attirances et nos répulsions, de nos symptômes, etc.

Dans l’inconscient, il semble qu’il y ait d’une part tout ce que nous avons oublié de nous-mêmes et de notre histoires, nos mémoires, qui ne sont pas des mémoires simplement personnelles mais dans lesquelles on retrouve des mémoires familiales, transgénérationnelles et bien au-delà, des mémoires qui nous ramènent au commencement des choses, à toutes nos âmes. Et puis il y a une source créative toujours neuve, qui est capable de toujours proposer une vision nouvelle, une solution inédite aux problèmes que nous rencontrons. Quand nous vivons une situation, nous avons tendance à y réagir à partir de nos mémoires conscientes et inconscientes, du connu, mais il est fréquent que le passé ne puisse répondre au défi présent. Et puis, en écoutant nos rêves, nous y trouvons éventuellement des indications qui permettent d’élargir notre vision des choses et des propositions créatives. De « réaction » à « création », il n’y a qu’une lettre, le C de « conscience » qui se déplace.

Une vie à l’écoute des rêves est une vie de moins en moins réactive, de plus en plus créative.

Il semble, selon plusieurs études et les traditions chamaniques, que l’avenir se crée dans les rêves. C'est-à-dire que nos rêves contiennent beaucoup d'éléments qui appartiennent au futur...


Je ne qualifierai pas la nature de cette source créative en nous mais je crois pour ma part qu’au travers des rêves, nous sommes en lien avec le mouvement Créateur qui nous prête vie. Nombre d’indices laissent penser que cette source est à la fois transcendante et immanente, et possède une sorte de « savoir absolu », pour reprendre les mots de Jung. C’est là ce qu’il appelait le Soi, qui est le diamant caché dans le voile de notre inconscience. Dans la lignée de Jung, dont je me réclame, le travail avec les rêves est un moyen d’entretenir une relation intime avec cette source sans que n’interfère aucune autorité, aucune théorie, aucun prêtre…

C’est pour cela que je ne vous parlerai pas d’une méthode de travail des rêves non plus que d’une théorie infaillible. La faille qu’il y a dans toutes les théories m’intéresse plus que toutes les certitudes. On pourrait dire que toutes les théories ont un point aveugle, une zone d’inconscience, et que c’est par là que s’engouffre l’Infini, ce qui ne se laisse pas limiter mais qui est à l’œuvre, dans les rêves comme dans la vie. C’est l’ouverture d’un espace à ce mouvement qui m’intéresse plus que toutes les tentatives de le mettre en boîte, dont Alan Watts signale qu’il est aussi vain que de tenter d’attraper de l’eau courante à mains nues. Je propose donc une approche des rêves qui n’est ni psychologique, ni spirituelle, mais qui se veut poétique, au sens originel du mot grec poiêsis qui réfère à la création, et qui évoque aussi le libre jeu des images intérieures et des métaphores, du grec métaphoros – ce qui emmène plus loin. Plus loin que ce nous connaissons. Vers le Nouveau.

Il existe d’innombrables méthodes de travail avec les rêves. Elles sont toutes (plus ou moins) valables, tout comme toutes les voies qui permettent d’escalader une montagne sont valables. Ce qui compte, c’est d’arriver au sommet, et non la voie qu’on prend, à condition de ne pas s’arrêter en chemin. Elles sont adaptées à différentes personnes, différentes situations, différentes demandes, différents rêves. Ce qui est inacceptable, c’est la prétention de certaines d’être universelle et de s’élever au-dessus des autres ou de nier leur valeur ; c’est dans la mesure où il y a une prétendue supériorité et une certitude définitive qu’on est en présence d’une forme d’escroquerie. Quand une méthode prétend à l’universalité, elle nie la diversité créatrice illimitée des rêves – on pourrait dire qu’elle prétend limiter le Divin. C’est le problème avec toutes les méthodes : une méthode est un moyen que le conscient emploie pour tenter d’enfermer quelque chose qui le dépasse dans un schéma pré-défini…

Le problème avec les théories et les méthodes du rêve, c’est que, même si elles mettent un concept du Soi au centre pour nous expliquer comment il nous interpelle, elles vont avoir tendance inconsciemment à tordre le rêve pour qu’il rentre dans la théorie, qui devient un lit de Procuste. Le Soi se rit de ce genre d’artifice, et tôt ou tard survient un rêve incompréhensible, irréductible à la théorie. Il faudrait qu’une méthode marche tout le temps, avec tous les rêves et toutes les personnes, et voilà, le « problème » du rêve serait réglé. Cela ne marche pas ainsi. Pas plus qu’il n’y a une méthode pour vivre. Tout au plus y-a-t-il un art de vivre, et un art du travail avec les rêves.

Une approche poétique, amoureuse. Y-a-il une méthode pour aimer ?


Je m’appuie donc pour ma part sur ce que disait Jung, dont je fais un principe central :

« Étudiez toutes les méthodes, lisez tous les livres, mais devant le rêve, écartez-les car le rêve est unique comme le rêveur est unique. »

C’est l’unicité du rêve, l’unicité de la personne, l’unicité du moment qui méritent d’être rencontrées, pas la théorie avec laquelle le mystère vivant du rêve pourrait être étouffé. C’est pourquoi, plutôt que travailler les rêves pour en extraire un sens, comme on viole la terre pour en extraire du minerai, je propose que nous nous laissions travailler par les rêves comme le rocher est sculpté patiemment par les vagues de la mer. Quand on écoute en profondeur les images de rêve, ce qu’elles nous font ressentir, comment nous résonnons à celles-ci, nous en sommes profondément émus, c’est-à-dire que surgit un mouvement d’énergie (e-motion) et transformé.e.s.

Je viens sans avoir l’air d’y toucher d’évoquer une notion clé : la résonance.

Le travail avec les rêves que je propose est un travail qui va au-delà de l’interprétation, qui bien souvent d’ailleurs est une explication du rêve. Je n’ai rien contre l’interprétation, qui consiste en lire le rêve et le traduire dans d’autres mots. J’interprète moi-même volontiers des rêves quand il y a lieu. Je prétends que pour pouvoir aller vraiment au-delà de l’interprétation des rêves, en tous cas pour enseigner des voies qui mènent à cet au-delà, il faut bien connaître l’interprétation. Sinon, on va volontiers dire des âneries. Mais je suis très fermement opposé aux explications du rêve car elles réduisent celui-ci à quelque chose de connu : bah, « si tu rêves ça, c’est parce que tu as vu un film à la télé », ou « ton rêve, ce n’est que ta sexualité infantile qui remonte ». De telles affirmations sont des crimes contre le rêve, des tentatives de meurtre.

Or ce qu’on fait à un rêve, on le fait à sa propre âme, nous disait Jung en nous mettant en garde.

Il nous faut donc abandonner une certaine prétention à l’objectivité du travail avec les rêves. Nous ne pourrons que résonner subjectivement au rêve, et laisser celui-ci se déployer dans son objectivité qui lui est propre. Jung parlait de « l’objectivité de la psyché » en parlant du rêve, c’est-à-dire qu’il disait que la psyché nous renvoyait un reflet dans un miroir objectif. Certains interprètes de rêve veulent croire que leur méthode et théorie leur permet de prétendre à être eux-mêmes objectifs dans leur interprétation. On alors est devant le syndrome du moi qui s’identifie au Soi, de l’humain qui se prend pour Dieu – ils disent simplement et naïvement ainsi qu’ils sont en inflation. C’est la psyché et le rêve qui sont objectifs, et l’interprète est nécessairement subjectif, déterminé et aveuglé par son propre inconscient. Il faut se garder de toute affirmation quant à la vérité du rêve.

Quand le message du rêve nous parvient, on le sent. C’est un mouvement intérieur, un haha !

Nous devons donc toujours réaffirmer avec Von Franz, la proche collaboratrice de Jung, que « toute interprétation est une projection », n’en déplaise à ceux qui ont cru pouvoir s’élever au-dessus de leur propre subjectivité, en particulier chez les jungiens.

C’est là qu’intervient la notion de résonance. En physique, un matériau résonne à un autre matériau quand il vibre à la même fréquence que ce dernier. Prenez deux plaques de métal posées l’une en face de l’autre. Donnez un coup dans l’une d’elle. Cela va faire un son. Après un moment la seconde plaque de métal va, sous l’influence du son qui est la propagation de la vibration dans l’air, se mettre à vibrer à la même fréquence que la première. Pour le vérifier, poser votre main sur la seconde plaque de métal. Vous serez surpris de sentir qu’elle vibre…

L’expérimentation en cercles et loges de rêves m’a montré que nous résonnons spontanément aux rêves. C’est-à-dire que chacune des personnes qui entend un rêve éprouve des ressentis émotionnels et physiques, et voit monter en elle des images intérieures, qui répondent au rêve. Quand ces images et ressentis sont exprimés à la personne qui a rêvé, le rêve est mis en mouvement dans la psyché de cette personne, c’est-à-dire que s’ouvrent tout à coup des perspectives insoupçonnées qui amènent à une compréhension inédite du rêve. Il n’est pas question de proposer une interprétation du rêve mais seulement des résonances dans le senti, et des images qui tiennent tout à fait de la projection assumée – chacun.e offre sa résonance subjective au rêve.

En loges de rêves, le rêve n’est pas interprété, il est déployé en de multiples facettes.

Moins on croit en savoir sur les rêves, plus c’est facile. Les seules personnes qui ont de la difficulté avec ce travail sont les interprètes et les analystes de rêves qui montent tout de suite dans leurs têtes au lieu de rester en contact avec le senti du rêve. Ce sont les même qui s’offusquent éventuellement des projections proposées en réponse au rêve, sans réaliser que dès lors que la subjectivité de ces images est assumée, le rêveur ou la rêveuse est libre d’en faire ce qu’il ou elle en veut, sans le prendre pour argent content. En fait, leur effroi est le reflet de leur propre inconscience devant les dégâts qu’ils peuvent faire en assenant leurs interprétations en leur donnant force de vérité. Ils sont invités à descendre de leur piédestal de sachant à propos du rêve, et ce n’est pas facile du tout.

Pour tous les autres, qui ont la simplicité de cœur qui consiste à être simplement en contact honnête avec leur ressenti, c’est une voie royale dans laquelle il n’est besoin d’aucune connaissance psychologique préalable. Ils rejoignent en cela nos ancêtres, qui n’ont pas attendu que nous ayons des universités pour très bien comprendre les rêves qui leur advenaient.

Curieusement, il n’est même pas besoin de connaître le contexte. Plus nous avons de contexte à propos d’un rêve, plus nous sommes portés à analyser, c’est-à-dire à tirer des liens conscients entre les éléments. Or ce dont il est question ici, c’est de la résonance dans le senti.


Quelques principes simples guident ce travail :

Le rêve est vivant. On le constate au fait qu’un rêve a plus ou moins de vitalité, contient plus ou moins d’énergie psychique. Il arrive souvent qu’une personne vienne dans un cercle avec dans l’idée de présenter un rêve, et que ce soit un autre rêve qui se précipite au moment où elle arrive dans le cercle en disant : « moi, moi ! ». Plus avant, le rêve a sa propre volonté et sa capacité propre de trouver ses voies pour faire parvenir ce qu’il veut à la conscience du rêveur, de la rêveuse…

Nous pouvons faire confiance au rêve, au lieu de prétendre l’assujettir à une méthode, pour trouver son propre chemin. J’ose dire que si les rêves amènent une compréhension éclairante, c’est le plus souvent non pas grâce aux méthodes employées pour le faire parler, mais malgré les méthodes, qui tiennent souvent des forceps, alors que l’accouchement du rêve est naturel.

Quand nous entendons un rêve, il devient notre rêve. Ce sont aux images qu’il a suscité en nous que nous résonnons. C’est ce qui nous permet de rester ancrés dans la subjectivité du rêve.

Les rêves viennent d’un espace où nous ne sommes pas séparés. Il n’est pas rare qu’une personne reçoive la réponse dont elle avait besoin aux questions qu’elle se posait en entendant le rêve d’une autre personne – c’est ce que je constate depuis longtemps dans les cercles de rêves, et qui m’a permis de toucher à la réalité vivante de l’inconscient collectif dont parlait Carl Jung. C’est ce qui nous permet d’entrer en résonance avec le rêve et de toucher aux aspects transpersonnels de celui-ci.

Le rêve est une énergie qui cherche à s’incarner. En fait, il ne s’agit pas tant de comprendre ce que veut dire le rêve comme s’il s’agissait d’un message. Cette vision du rêve comme d’une lettre qui nous serait envoyée par un sage résidant en nous est très limitée. Selon la vision des peuples premiers amérindiens, le rêve est la réponse créative qui nous renvoie la Source lorsque nous lui apportons, au cours de la nuit, nos expériences de vie. C’est une énergie qui cherche à provoquer un mouvement de vie en nous...

Il faut éviter de parler sur le rêve comme si nous en étions séparés, pour chercher plutôt à faire parler le rêve à travers nos ressentis. Le rêve prend voix à travers nos sensations, nos émotions, les images intérieures qu’il suscite en nous. Il s’agit d’écouter le rêve en profondeur, à l’intérieur, pour être capable de lui prêter notre voix en toute humilité, avec notre subjectivité.

Je n’insisterai jamais assez sur le fait que l’élément essentiel de ce travail ne tient pas dans une méthode mais dans une éthique du travail, c’est-à-dire dans une certaine qualité de relation au rêve et aux personnes qui rêvent. C’est l’attitude intérieure de la personne qui facilite le travail, que ce soit en cercle de rêves ou dans le cabinet analytique, qui va permettre à l’esprit du rêve d’opérer son Alchimie dans l’athanor. On peut parler alors à juste titre du travail de l’Esprit Saint tant les résultats sont parfois miraculeux, et tant pis pour celles et ceux qui ne veulent pas entendre parler du caractère sacré de ce travail, qui tient de la célébration du Mystère, de la communion. Quand je parle ici de "miracle", je ne veux pas dire que quelqu'un s'est mis à marcher sur l'eau dans sa baignoire ou parler de guérison miraculeuse mais simplement de changement radicaux de perception dans le registre qu'évoque Marianne Williamson dans son livre Un retour à l'amour.


C’est à partir de là, de ces prémisses et de l’expérimentation tant en loges de rêves, en laboratoire avec de petits groupes de chercheuses et chercheurs, que dans le travail analytique en tête à tête, que cela devient passionnant…

Tout ce que j’ai dit précédemment s’enrichit encore de deux éléments qui ont une portée à mon sens encore insoupçonnée et qui constituent le cœur de cette approche que j’appelle désormais l’Écoute Intérieure du Rêve.

Les deux dernière idées que je veux vous amener ici coulent de source à partir de ce qui précède et s’appliquent aussi bien dans le travail en cercle ou loges de rêves que dans le travail individuel. Elles pavent la voie à une approche direct du cœur du rêve.

La première de ces idées, qui découle du principe qui veut que le rêve est une énergie vivante, est que le rêve est produit par l’intelligence globale du corps, et non par le seul cerveau. Il y a des preuves expérimentales de cette affirmation comme par exemple le fait avéré que la mémoire du rêve et dans le corps, ou le constat de ce que les émotions s’inscrivent dans le corps (voir par exemple le travail de libération des cuirasses de Marie-Lise Labonté, et toutes les approches psycho-corporelles). C’est le corps qui résonne aux images de rêves, et non le mental, qui n’est pas capable de résonner, mais seulement de raisonner. Comme disait le chaman Chura à Luis Ansa dans les Sept Plumes de l’Aigle : un cerveau, ça ne sent pas…

C’est le corps, et notre ressenti corporel et émotionnel (mais les émotions sont toujours inscrites dans le corps) qui sont notre principal instrument pour résonner à un rêve, pour nous orienter dans la direction que suggère l’énergie du rêve. Il ne s’agit pas pour autant de dissocier le corps du mental mais plutôt d’entrer dans une vision unitive de l’ensemble corps-mental, de la même façon que les bouddhistes parlent du body-mind en affirmant de façon tranchante : il n’y a rien d’autre que le corps et le mental. C’est-à-dire qu’il y a le ressenti et la re-présentation que nous nous en faisons, de quelque ordre que ce soit cette représentation : intellectuelle, symbolique, etc.

C’est l’ancrage dans le senti du corps qui nous permet de savoir si nous faisons fausse route, ou si nous sommes en accord avec le rêve. C’est dans le corps que le mouvement intérieur du rêve est ressenti, et c’est encore dans le corps que se produit le déclic éclairant du rêve intégré.

J’ai été amené à cette conclusion par différents biais. D’abord, ma pratique conjointe de la méditation et du travail avec les rêves m’a amené, dès les premiers cercles de rêves que j’ai donné en 2007, à expérimenter avec l’interprétation des rêves selon qu’elle était précédée par des méditations actives ou non. J’ai constaté alors que plus nous étions ancrés dans le corps par des pratiques de pleine conscience, plus l’interprétation était économe de mots et pertinente, pour ne pas dire percutante. J’en ai tiré un principe simple de travail :

On devrait toujours approcher un rêve en pleine conscience.

Si on n’est pas en pleine conscience au moment de l’écoute d’un rêve, on est « parti » dans notre tête, dans le passé ou dans le futur, dans un jugement ou dans une théorie. L’ancrage dans la pleine conscience de notre corps, de notre senti, est le fine tuning de notre instrument d’écoute.

Ensuite, j’ai beaucoup expérimenté depuis deux ans avec le déploiement du rêve dans des exercices sonores (chant spontané) et/ou corporels (mouvement authentique, rituels spontanés). J’ai constaté que ce type d’exercice amplifiait remarquablement l’intégration de l’énergie du rêve, au point qu’il n’était plus vraiment important de le comprendre. Le rêveur ou la rêveuse est tout simplement amené.e « ailleurs », plus loin, par l’énergie du rêve mise en mouvement.

Enfin, j’ai constaté dans mes premiers ateliers d’écoute intérieure du rêve que ce dernier résonne d’autant plus clairement qu’on laisse d’abord le corps s’exprimer, et les autres étages (émotionnel, intellectuel, etc) s’exprimer ensuite. Ainsi, j’ai été amené à proposer en loges de rêves que la personne qui résonne à un rêve prenne d’abord la posture que lui inspire le rêve, et offre sa résonance à partir de cette posture, en la maintenant. Cela est cohérent avec le fait que l’énergie de notre psyché se traduit de façon primaire, et généralement inconsciente, par une posture associée à un ressenti, ce qu’apprennent à déchiffrer les personnes habituées à la lecture du langage corporel. Il s’est avéré que plus l’ancrage dans le corps était approfondi, plus la résonance était incisive, avec une économie de mots, et encore une fois, pertinente sinon percutante.

L’autre idée qui s’avère déterminante pour ouvrir la perspective de l’écoute intérieure du rêve, c’est que chaque élément du rêve a sa propre subjectivité, c’est-à-dire qu’il est lié à un ressenti émotionnel et corporel, et qu’il a des choses à dire, sa propre voix, sa volonté. C’est la conséquence pratique d’un lieu commun à propos des rêves qui veut que tout ce qu’il y a dans un rêve fait partie de nous. Je dis que c’est un lieu commun car ce n’est pas tout à fait vrai si l’on s’en tient à une définition seulement personnelle de ce « nous » : tout ce qu’il y a dans un rêve ne fait pas nécessairement partie de « moi ». On touche parfois (souvent) par là à des choses qui sont au-delà de notre petit « moi » et même de notre inconscient personnel. Mais le point qui est important, c’est que même si les symboles du rêve nous relient à des éléments de l’inconscient collectif, nous y avons un accès par l’intérieur, par notre ressenti. C’est là qu’on entre dans le domaine du travail du rêve avec l’imagination active, ou mieux, avec l’imagination créatrice…

La clé, que m’a amené un analyste jungien nommé Robert Bosnak, dont je parle en particulier dans une conférence que vous pouvez voir ici, c’est que le rêve s’avère être un écosystème dynamique de subjectivités qui interagissent. Le rôle de la conscience dès lors est d’entrer en relation avec ces différentes subjectivités, qui sont autant de points de vue différents qui vivent en nous, et aussi de faciliter la prise de conscience que ces différentes subjectivités peuvent avoir les unes des autres. Car comme nous, elles ont tendance à se croire isolées, seules au monde, mais en réalité, personne n’existe seul, sans être en relations. Dès lors, il se produit un effet de seuil remarquable quand la conscience tient ensemble toutes ces subjectivités, les amène à co-exister consciemment avec en particulier une conscience claire des ressentis liés à chacune d’elle. Il se produit alors généralement une ré-organisation du système psychique dans ce qu’on appelle une « transition de phase », c’est-à-dire que le système passe par un « saut quantique » d’un état de relatif désordre à un nouvel ordre émergent. Je vous renvoie aux thèses d’Illya Prigogyne sur les système dissipatifs pour les détails de cette métaphore à caractère physique, mais non seulement puisqu'elle concerne tous les systèmes énergétiques.


Prenons rapidement l’exemple d’une image de rêve simple. Le rêveur rêve qu’il est dans la rue, devant un pot de fleur, et qu’au moment où il constate que la fleur qui est dans ce pot manque d’eau, et est en train de se dessécher, une voiture passe qui klaxonne et le fait sursauter. Il lève alors la tête et voit une jolie femme venir vers lui sur le trottoir.

Avec l’écoute intérieure du rêve, on va éviter d’aller dans l’interprétation pour commencer même s’il y aurait des avenues assez évidentes. En tant que facilitateur, ma résonance est qu’il serait bon de savoir ce qui se passe si le rêveur donne de l’eau à la plante, mais d’abord, nous allons explorer le rêve en questionnant :

Comment se sent le rêveur ? Il est un peu perdu, avec les jambes qui flageolent un peu. Comment est cette rue ? Elle est ouverte, ensoleillée. Qu’est-ce que c’est d’être un pot de fleur ? Tout de suite, le rêveur parle d’un resserrement dans sa poitrine, d’une légère difficulté à respirer avec un sentiment d’oppression. Allons voir plus loin : qu’est-ce donc que d’être une fleur qui a soif dans ce pot de fleur ? Une tristesse monte avec une pointe au cœur. Qu’a-t-elle à dire ? A partir du ressenti, c’est très clair : occupe-toi de moi.

Avant de donner à boire à cette plante en imagination, voyons les autres éléments du rêve. Qu’est-ce donc que ressent cette voiture qui klaxonne ? Ça fourmille dans les jambes. Il y a un élan là vers la vie, une envie d’avancer. Elle klaxonne pour dire « je suis là. Réveille-toi ! ». D’où le sursaut du rêveur. Et cette femme, que vient-elle faire là ? Que ressent-elle ? Ah, là ce n’est pas facile car le rêveur commence à parler de ce qu’il ressent en voyant cette femme : elle est jolie, lui semble attirante et enjouée. Il aimerait entrer en relation avec elle, lui parler mais il n’ose pas. Oui... mais que ressent-elle donc, elle ? Une tension dans les épaules, les bras. Elle est impatiente. Elle en a marre, elle a envie qu’il se secoue.

Que se passe-t-il donc quand le rêveur donne à boire à la plante ? Dans son imagination, la femme sourit et se détend. Il y a une possibilité de rencontre. L’oppression disparaît, la poitrine s’élargit. Il y a une envie de danser qui se fait sentir dans les jambes. Et que se passe-t-il si on reprend maintenant l’ensemble des ressentis subjectifs en les maintenant ensemble : tout à la fois les jambes qui flageolent et l’ouverture ensoleillée, le sentiment initial d’oppression, l’élan avec le fourmillement, la tension dans les épaules… et en examinant le ressenti de libération ? Un blanc. Je ne sais pas, dit le rêveur. Ah oui, il est vraiment temps que je me mette au projet créatif que je repousse depuis si longtemps, ajoute-t-il enfin en souriant…

A partir de là, il peut être intéressant de proposer une interprétation, une analyse du rêve, car elle prendra un sens profond. Symboliquement, la fleur est volontiers liée au sentiment, qui a donc besoin d’être arrosé : la dimension du cœur réclame une attention. La voiture symbolise souvent la façon de conduire sa vie, et demande donc que le rêveur se réveille. On reconnaîtra dans la femme une figuration de l’anima, le féminin intérieur de l’homme, qui est généralement porteuse entre autres choses de sa créativité. Elle est impatiente qu’il s’y mette. A terme de cette discussion, le rêveur arrive beaucoup plus facilement à imaginer entrer en relation avec elle. D’ailleurs, il lui semble qu’elle sourit. On peut entrer dans un dialogue en imagination active…


A partir de ces éléments que je vous ai proposé plus haut, dont vous aurez bien compris qu’ils ne sont pas des certitudes théoriques mais des hypothèses de travail validées par l’expérience, s’ouvrent d’innombrables pistes de recherche. Ce ne sont que des tremplins pour plonger dans l’océan du rêve. C’est le plongeon qui est intéressant, pas le tremplin. Parmi ces pistes, celles qui m’intéressent le plus sont d’explorer le lien entre rêves et créativité, et d’observer en particulier le déploiement de ces idées dans la création artistique et dans (mon dada) l’écriture, qui est, au moins dans le registre de la fiction, une façon de rêver les yeux ouverts.

Une autre piste ouverte par ces recherches, c’est la possibilité de travailler avec des constellations de rêves, dans lesquelles différentes personnes vont représenter les symboles vivant dans le rêve. Une forme de psychodrame, dans lequel le ressenti, et encore une fois le corps, permettent de faire vivre le rêve dans sa dimension collective. Mais j’ai développé ce thème dans un article spécifique.

Le dernier point que je veux souligner à propos de cette approche du rêve, c’est qu’elle repose sur l’idée qui veut que seul le rêveur ou la rêveuse peut vraiment entendre ce que le rêve cherche à lui communiquer, parce que c’est cette personne qui rêve qui ressent cette énergie faire son chemin en elle. Les autres vont aussi entendre le rêve, mais ce qu’ils entendront, c’est leur résonance au rêve, le chemin subjectif qu’il fera en eux. Ceci étant posé, il faut considérer ceci :

Le Soi, dont vient le rêve est en nous, et nous sommes dans le Soi.

Le « savoir absolu » du Soi, dont le rêve est une expression objective, est notre savoir oublié à propos de nous-mêmes, de notre véritable nature.

Une définition alternative de l’inconscient, c’est qu’il est simplement ce que nous ne savons pas que nous savons, mais nous le savons quand même, intuitivement, instinctivement.

Le pire que nous puissions faire, c’est de nous couper de nous-même, de notre âme, de ce qui sait et qui aime en nous. Par exemple en mettant la source des rêves ou la capacité d’entendre nos rêves à l’extérieur de nous…

Il s’agit donc simplement d’écouter, avec une oreille aussi fine que possible, en arrêtant de parler tout le temps pour commenter ce qui se passe, pour l’expliquer, etc. Alors nous rendons conscient ce que nous avons toujours su, mais que nous avions oublié, et que les rêves, mais aussi les synchronicités et tout ce qui fait le côté souriant de la vie, qui nous aime, ne cesse de chercher à nous rappeler.

Tout cela était connu de longue date par les anciens. En témoigne une histoire qu’aimait raconter Jung : on demanda à un rabbin pourquoi il n’y avait plus de prophètes et de voyants comme par les temps passés, quand ils arpentaient le désert ? Oh, c’est simple, répondit-il, il n’y a plus personne pour se pencher assez bas pour entendre...


Encore une fois, non seulement ces idées ne remettent pas en question tout ce que Jung et la psychologie des profondeurs ont mis en lumière mais au contraire, couronnent celles-ci. Plus que jamais, les notions d’archétypes et d’inconscient collectif en particulier sont sollicitées, tout comme les pratiques de l’ordre de l’amplification symbolique et de l’imagination active. Nous verrons que même l’interprétation analytique du rêve retrouve sa juste place au terme de cette aventure dans l’espace du rêve à laquelle je vous convie.

Je dois dire enfin que je n’ai rien inventé.

Non seulement Carl Jung et Marie-Louise Von Franz ont formulé des idées qui forment bien souvent les prémisses et les fondations à partir desquelles il devient possible d’édifier solidement l’approche du rêve que je propose, mais d’innombrables analystes jungiens ont déblayé les voies que je parcoure. Je cite en particulier Marion Woodman, qui exigeait de ses analysants qu’ils s’impliquent dans un travail corporel pendant leur analyse, et qu’ils développent par là leur conscience corporel, qu’ils affinent leur senti. Un autre analyste jungien envers qui j’ai une dette certaine est Robert Bosnak, dont je parle rapidement plus haut. Et bien sûr, je me dois de rendre ici hommage à mon mentor Nicolas Bornemisza qui a, en reconnectant la psychologie des profondeurs et les voies d’éveil du Yoga et du Tantra, ouvert une porte sur un jardin que je ne cesse d’explorer.

Mais il n’y a pas que les jungiens qui ont ouvert des perspectives essentielles au travail avec les rêves. Bien sûr, il convient de rendre hommage à Freud, qui a redonné ses lettres de noblesses au rêve et aux freudiens, en particulier à Lacan et à Françoise Dolto. Mais je songe aussi et surtout à Fritz Perl, le père de la Gestalt, et à Eugène Gendlin, à qui on doit le Focusing, des approches qui remettent le corps et les émotions au centre de l’écoute des rêves. Je dois beaucoup aussi à Connie Cokrell-Kaplan, dont les cercles de rêves m’ont beaucoup inspiré pour élaborer les loges de rêves.

Enfin, à tout seigneur, tout honneur, je ne peux terminer cet article sans rendre hommage à Alejandro Jodorowsky, dont la psychomagie est certainement l’expression la plus avancée que je connaisse de ce travail avec le fameux inconscient, et à mon enseignant spirituel, Richard Moss. Mais les mots ne suffisent pas pour dire tout ce que je lui dois...


Mise à jour du 27 septembre 2022

Je vous invite à visionner cette vidéo où je présente en détail l'approche de l'écoute intérieure des rêves ainsi que la formation que ma compagne et moi-même donnerons à partir de janvier 2023 à cette méthode :


Pour plus d'information concernant la formation, voyez le Flyer Formation 2023 ou le document de présentation de la formation.

20 commentaires:

  1. Très bon texte, vraiment. Mais j'attend simplement des rêves qu'ils laissent ce sentiment agréable de paix au réveil qu'il m'arrive de ressentir parfois, je ne leur demande pas plus. Des rêves de niveau 7 et 8, pour parler l'Abraxien, sont parfaits pour ma santé et mon bien être.

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    1. Merci pour ce commentaire. C'est justement ce qui ressort d'un rêve bien reçu, bien travaillé, que ce sentiment de paix, d'harmonie avec tout ce qui est. C'est le signe d'un accord profond avec l'âme. Tant mieux quand c'est le sentiment qui ressort au réveil car le rêve donne alors un Nord magnétique, une direction sensible, à notre boussole intérieure, mais même avec un rêve désagréable, un cauchemar, on peut trouver cette paix si on l'écoute en profondeur, si on en travaille la matière comme un alchimiste transforme le plomb en or.

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    2. C'est surement vrai si tu le dis, tu parles sans doute par expérience mais je n'ai pas vraiment cette relation vivante avec les rêves, les rêves ont trop été un terrain de bataille pour moi, de plus l'état de rêve n'est en réalité et ne représente à mes yeux qu'1/4 de mon esprit.
      Néammoins, il semble que paix soit peut être possible avec l'inconscient car si j'ai découvert par moi même, depuis longtemps , que mon idéal personnel était la réalisation de l'8ctuple chemin, un philosophe dans un rêve m'a dit qu'il n'avait qu'1 seul rêve justement et il me montra la roue du Dharma. Il semble donc que l'inconscient et moi soyons parfois sur la même longueur d'onde et même des ennemis jurés partagent parfois les mêmes rêves. Mais comme on dit seul l'avenir nous dira ce que nous deviendrons...
      Une chose est sure cependant : le corps est fragile et le mental influençable, il faut en prendre soin et ne pas le charger de nourritures toxiques.

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    3. Monsieur X, si tu espères que les rêves laisseront derrière eux la sensation de paix, je suis hélas au regret de t'annoncer que cela ne semble pas être la tendance du rêve.

      Des études scientifiques montrent que sur une large population de personnes, dans 82% des cas, les rêves sont perçus soit comme négatif, soit comme violent.
      https://lejournal.cnrs.fr/articles/lever-le-voile-sur-les-reves

      Si cela ne tenait qu'à moi, ce serait 100% des rêves qui seraient négatifs, la part restante qui serait ressenti comme positif sont à mon sens les plus dangereux, car le piège qui est mis en évidence est difficilement cernable par le rêveur.

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    4. Ça dépend en fait de ton état de santé physique et de ton état d'esprit, bref e ton niveau ! Les rêves selon moi montrent beaucoup ce qui se passe dans ton corps et dans ta tête. Les rêves mettent en images, en histoire la chimie du corps.
      Si tu es malade ou stressé tu vas faire des cauchemars par exemple. Si tu t'excèdes trop dans le sport tu peux faire des rêves de problèmes mécaniques, si tu prends un anti dépresseur tu peux faire des rêves de guérison. En fait tu fais des rêves qui correspondent souvent à ton niveau de santé physique et ou de maturité spirituelle sur le moment, des choses qui préoccupent ton corps ou ton esprit en fait. Les rêves c'est comme un miroir de ton corps. Si tu es un bouddha ou quelqu'un d'éveillé, de calme, de bien dans sa peau, en pleine forme physique alors tu feras plus de beaux rêves, tu iras dans de beaux endroits, tu fais des rêves d'unité, tu rencontres des sages, tu découvres des nouveaux concepts, tu reçois et donne des enseignements, on te donne des infos pour guérir etc...
      Cette large population dont tu parles sont des gens ordinaires, des ânes de travail...c'est pour ça !
      Mais si tu as pris le chemin de la sagesse et du guerrier, car la sagesse seule ne suffit pas, alors tes rêves deviendront au fil des ans de plus en plus spirituel et moins négatifs. Le guerrier en toi te donnera la force de vaincre tes ennemis ici et en rêve et le sage de ne pas être le cancre de l'histoire.
      Le piège dont tu parles c'est le coté obscur de la vie, il est aussi dans les rêves mais plus ton mental deviendra fort et plus ce sera facile. Deviens esprit libre et fort tu n'as pas le choix ou tu deviendras la victime ici ou la bas. Mais ça ne veut pas dire qu'il faut écraser les autres on est d'accord, le but ultime est de devenir le maitre de soi même pas le maître de l'univers, le but est de vaincre le négatif : la peur, le doute, l'ignorance...les rêves est une bonne école pour ça.

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    5. Demandes aux rêves qu'ils te montrent et t'enseignent des choses utiles qui t'aideront à avancer, des rêves positifs. Dis que le négatif n'est pas ce que tu cherches. Si tu ne le fais pas c'est que tu aimes encore te battre et souffrir, c'est qu'il y a encore trop l'orgeuil en toi et que tu cherches le pouvoir, c'est une étape normal mais qui tôt ou tard devra être dépassé pour avancer vers la sagesse. Tu l'auras compris si tes rêves sont plutÔt négatif c'est que tu n'es pas au niveau, tu es surement jeune. c'est normal aussi. On ne commence vraiment à devenir sage qu'après 50 ans...

      X

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  2. Maintenant si les rêves n'apportent aucune paix, rien , que du négatif après avoir essayé mieux vaut ne pas insister, c'est que c'est une voix qui n'est pas pour toi. La sagesse ce n'est pas être maso non plus... comme je dis souvent : Tu hogar es donde tus pensamientos encuentran la paz.

    Ce sera mon dernier mot Nathan...bonne route et essayes de ne plus être le maillon faible

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    ABRAXAS GOD OF UNIVERS

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  3. Ah mais j'ai jamais affirmé que je n'étais pas en paix avec ça. C'est l'exacte inverse en faite :

    Plus tôt je repère les éléments négatifs qui sont soulevé par les rêves, mieux je me porte car j'aurais des mois voir des années pour me préparer.

    C'est une source considérable d'informations sur comment je fonctionne ^^

    Et je suis très heureux de pouvoir trouver ce qui cloche en moi grâce aux rêves.
    Mais faut apprendre à prendre de la distance par contre, sinon c'est plus compliqué à analyser soit même

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    1. Tu es vraiment en paix avec le négatif ? tu es balèze, un vrai éveillé alors parce que seuls les bouddhas sont capables de descendre et de vivre en enfer sans sourciller.
      Mais alors pourquoi aurais tu besoin de te préparer ?. Si tu es vraiment en paix tu es déja arrivé et il n'y a plus rien qui cloche...

      Il y aura toujours des éléments négatifs dans les rêves, c'est un precessus sans fin, quand tu seras vieux tu seras malade, les rêves te montreront du négatif de vieux. C'est mon avis mais les rêves ne mènent pas à la paix mentale, pas ou tu veux vraiment aller, seul l'absence de rêve oui. Beaucoup de gens pensent qu'il faut du + moi je crois qu'il faut du - . En clair il faut arrêter de rêver, c'est la ou m'on conduit les rêves, à comprendre que les rêves ne servent à rien mais cétait justement la ou je devais aller comme le bouddha qui après des années de disciplines avec les sannyasins de la forêt se rend compte qu'il n'a rien découvert et que surtout il n'a pas trouvé la fin de la Souffrance alors il leur a dit merci et est parti...


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    2. J'abonde dans ton sens sur l'idée qu'en dernière instance, il est préférable de moins rêver. En revanche, quelque chose doit apparaître à la place du rêve, et non laisser la place à un sommeil comateux.

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    3. Déja, il est très difficile que l'inconscient te lache pour que tu dormes tranquillement, il survit grâce a toi, il n'a de raison d'être que si ton conscient lui accorde de l'interêt car il se nourrit de l'énergie du conscient, voila pourquoi les rêves nous suivent toute la vie et semblent souvent négatifs, l'inconscient prend , pompe l'énergie du conscient , de l'ego, du moi comme de la nourriture et abaisse donc le niveau vital du conscient.

      Qu'est ce qui pourrait apparaitre la nuit à la place du rêve ? je ne vois rien sauf un bon sommeil réparateur qui permettra un bon état d'esprit durant l'état de veille. L'état de sommeil sans rêve est un état complètement dévalorisé à notre époque parce dans cet état on n'expérimente rien, on ne voit rien. Comprends que ton mental est beaucoup trop surexcité en permanence, il lui faut voir, expérimenter de jour comme de nuit, c'est une véritable drogue qui te controle !!!. Pour ton mental l'état de sommeil sans rêve est la chose la plus chiante qui soit donc il veut sa dose, une superdose si possible, un super rêve...c'est pourquoi seul les sages qui sont passés par la et qui ont vu le jeu de la Maya suffisamment longtemps ne se font plus dupés par ce qu'ils voient et savent qu'ils sont face a des projections de leur esprit qui vont et qui viennent comme les nuages. En vérité le monde de l'état de veille ou de rêve ne les intéresse plus beaucoup, seul la sagesse les fait encore se mouvoir dans le monde.
      Si un jour tu veux remplacer les rêves par quelque chose de supérieur alors tu découvriras que c'est la paix intérieure, un espace mental de calme. La paix intérieure est le lieu ou tout le monde veut aller mais souvent sans le savoir mais leur mental est trop excité pour s'en rendre compte alors tout le monde court à droite à gauche en permanence comme des lapins pour essayer de remplir leur vide existentiel et oublier la souffrance...quand j'observe la nature devant chez moi , immobile et installé dans le calme , je vois que même les oiseaux et les insectes ne peuvent rester calme et même les arbres et les nuages s'agitent dans le vent...

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  4. La paix intérieur c'est le niveau 7 sur l'échelle de la sagesse sachant que le niveau max que tu puisses atteindre dans ce corps et dans ce monde c'est le niveau 8 le niveau des bouddhas. Mais ce que personne ne sait c'est que les rêves c'est du niveau 6, un niveau inférieur qui est malgré tout un niveau supérieur au niveau du commun des mortels qui se situe entre 3 et 5, entre les gros dépressifs et les gens humains trop humains, les normaux trop normaux et chiants a mourir de niveau 5.
    Pour passer au niveau 7 tu dois abandonner l'étude des rêves, c'est le sacrifice que la sagesse impose et c'est non négociable. Même un maitre des rêves, un ceinture noire 7 dan des rêves sera toujours un sage de niveau 6.
    Les sages de niveau 7 évolue au dessus du mental, au dessus de l'Inconscient et des rêves quant à ceux qui évolue au niveau 8 et qui se compte sur les doigts de mes deux mains depuis le commencement de l'humanité il est impossible d'en parler ici, c'est comme si on demandait à un singe à qui on aurait appris le langage des signes de juger de l'intelligence de Mozart.

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  5. Tu es bien jeune encore et bien innocent et le chemin est long qui mène à la véritable sagesse. Beaucoup ont essayé et ils ont eu des problèmes...ils sont restés keblos, à des niveau inférieurs de niveaux 6, attachés à leur tarot, aux rêves, à l'ayahuasca, au lsd, à des trucs new age de purification etc...rares sont ceux qui sont arrivés au niveau 7 et à la paix intérieure et encore plus rare sont les vrais éveillés qui ont su pacifier leur mental et leurs humeurs et atteindre l'omniscience.

    Vas jeune padawan, vas petit scarabée vers ta destinée mais ne cours pa trop vite, penses au lapin candide qui court et fornique tout le temps et qui ignore qu'il est dans le viseur du chasseur...

    Vas en paix

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  6. En ces temps hystériques ou la pensée rationnelle domine je ne peux m'empêcher de vous compter cette petite histoire qu'il m'est arrivé une fois. Comme souvent le dimanche j'étais parti faire un petit footing de 2 h sur un volcan au Mexique non loin de chez moi et courant sur un étroit chemin en terre entre les cactus et les arbres secs je me demandais si je pourrais voir un signe ou un signal du grand Esprit, quelque chose, n'importe quoi en fait. Je jouais alors le jeu de regarder par terre et autour de moi en pensant que peut être un aigle ou un animal pourrait surgir ou bien qu'une pierre brillante ou curieuse attirerait mon attention mais après plus d'une heure sans rien voir je souriais de moi même car je savais bien que cela ne marchait pas comme ça. Les signes apparaissent souvent quand on ne les cherche pas et sous une forme qu'on imagine pas. Je décidais donc de continuer mon parcours en profitant du paysage et en oubliant cette histoire, en fait le mental rationnel devait se taire.
    Une heure plus tard je commençais à descendre pour retrouver l'entrée du parc quand mon oeil fut brièvement attiré par un petit bout de quelque chose d'une couleur hautement symbolique à mes yeux. Je dépassais le machin car j'étais fatigué et m'obligeais à m'arrêter sans grande motivation pour revenir sur mes pas et récupérer l'objet. Il s'agissait d'une petite languette bleue en caoutchouc sur laquelle était inscrit un numero en gros : 4.0 et autour du numéro on voyait comme des lignes ondulés en relief comme des vagues. Au dos de la languette on pouvait voir en plus petit un 6 avec une flèche vers le haut au dessus du 6 en fait et un X à droite. Je regardais l'objet assez stoiquement et le mis dans ma poche sans trop réfléchir car après 2 h de course j'avoue que je fonçionnais au ralenti et en mode économique bien que mon esprit intuitif savait néammoins que j'avais trouvé quelque chose...

    Le Grand Esprit Aigle Blanc Takaknawaknatakaknakaka avait parlé et signe donné il m'avait !

    Je compris alors les choses suivantes :
    la languette = langue du Grand Esprit, l'Esprit allait parlé
    le caoutchouc = évidemment le Grand Esprit n'est pas limité par la culture humaine ou la technologie, il ne se manifeste pas forcément au travers de la nature.
    le bleu = couleur de l'inconscient
    Les vagues = mouvement de l'inconscient
    Le 4.0 symbolisait la pratique même de la course à pied. Courir c'était bien pratiquer le niveau ou chiffre 4, l'adn, le corps, le matériel.
    Au dos, le 6 représentait alors mon niveau de cette époque sur l'échelle de la sagesse et la flèche indiquait une ascension , vers le 7 en réalité, vers la sagesse intuitives des chamanes et des maitres zen. Enfin le X indiquait bien que le message s'adressait à moi.

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  7. Jean a écrit : " Selon la vision des peuples premiers amérindiens, le rêve est la réponse créative qui nous renvoie la Source lorsque nous lui apportons, au cours de la nuit, nos expériences de vie. C’est une énergie qui cherche à provoquer un mouvement de vie en nous..."

    Très bien dit, les améridiens avaient une conception plus poétique, plus légère des rêves, intuitive est le mot. Ne plus interprêter mais sentir, penser moins mais sentir plus c'est passer de la philosophie au chamanisme, du mental rationnel au mental intuitif, du vulgaire au sublime, du niveau 6 au 7.

    https://www.youtube.com/watch?v=QYFbst2HcyI

    8br8x8s

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  8. J'ai assisté à un atelier animé par Jean en janvier consacré à l'écoute intérieur des rêves.
    J'étais depuis longtemps déjà intrigué par cet univers mystérieux et enivrant des rêves.
    Jean m'a permis de faire un merveilleux voyage intérieur à la découverte de cet univers plein de codes à travers lequel notre inconscient bienveillant tente de nous faire passer des messages.
    J'ai même eu le privilège de bénéficier de l'interprétation d'un de mes rêves par Jean et j'ai été littéralement bluffé par son aptitude, tout en délicatesse, à saisir les messages cachés des rêves.
    Je le recommande à toute personne soucieuse d'apprendre à mieux se connaître et à agir pour améliorer la qualité de sa vie.
    Félicitation, Jean, tu es un être précieux.

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  9. En janvier dernier, j'ai assisté à un atelier proposé par Jean à Levallois, à propos de l'écoute intérieure des rêves.
    J'ai trouvé très intéressant de pratiquer régulièrement des exercices de méditation, de danse, de chant, de shaking, qui m'ont permis entre chaque écoute de rêves de porter mon attention sur mes sensations physiques.
    Je note mes rêves depuis plusieurs années, et j'ai parfois manqué d'une pratique personnelle leur permettant de se déployer. Pendant ce stage, j'ai eu l'impression d'acquérir des outils me permettant de ressentir physiquement chaque élément du rêve, ce qui leur laissait un espace pour se déployer : à quelques reprises depuis lors, j'ai réitéré ces exercices seul, chez moi, avant le coucher, et j'ai eu la sensation que les rêves de la nuit suivante en étaient enrichis. Je trouve très intéressant d'adjoindre à l'interprétation des rêves une pratique littéralement physique du ressenti des images du rêve, et je souhaite poursuivre cette activité.
    J'ai trouvé ce stage d'une excellente qualité, et j'ai eu la sensation de participer à une recherche vivante sur la façon de se mettre à l'écoute des rêves.

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  10. Je suis heureuse d'avoir participé au stage de deux jours "Ecoute intérieure des rêves" du mois de janvier, que j'ai trouvé doux au niveau du rythme, et à la fois très profond dans l'expérience. 
    Aborder ces explorations du rêve en groupe est très émouvant, une belle expérience humaine.J'ai aimé découvrir les autres rêves et rêveurs/rêveuses, les univers différents de chacun/e. Et me laisser surprendre par la portée collective de ce qui se partageait. Jean nous a amené des propositions qui ont permis une exploration fine dans le corps, et nos rêves individuels ont trouvé ainsi à parler à travers le coeur et le corps des autres personnes présentes,
    et nous sont revenus, habillés de nouveaux messages ; j'y ai trouvé des éclairages importants.
    Jean transmet, encadre et partage avec passion, rires, énergie, tendresse.

    Merci à vous deux, Jean et Maria, ce stage a fait voyager mon coeur et apporte une ouverture de conscience, je rencontre mes rêves désormais autrement !

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  11. Pourquoi faire l’atelier « écoute intérieure des rêves » alors que je poursuis par ailleurs déjà un travail sur les rêves. Le sentiment, souvent, de rester à la périphérie du rêve sans arriver vraiment à ressentir ce qu’il me dit, même si au fond je sais de quoi il me parle. Et l’impression par suite d’achopper, de peiner à avancer car les thèmes véhiculés par le rêve reviennent encore et encore, se déclinant en mille et une images, mille et un scénarii, une sorte de « toc toc toc » incessant à une porte qui, sans rester résolument fermée ne s’ouvre jamais non plus vraiment. Et de me demander parfois si tout cela a du sens. Je n’en doute pas, bien sûr, sinon j’aurais tout arrêté mais je suis convaincue de ce que Jean exprime si clairement, que lorsqu’on arrive à entrer de façon plus directe dans le rêve, dans sa matière, par delà les mots et l’analyse, en se laissant toucher, par lui, le message prend corps, et que ce « prendre corps » fait, pour le coup et à l’instant, intimement sens. Et j’ai besoin de ressentir ça. J’ai donc décidé de participer à l’atelier pour ouvrir plus largement la porte ou plus exactement pour me mettre en situation de laisser la porte s’ouvrir plus largement d’elle-même afin de me laisser toucher par ce qui se libère. Parce qu’au fond, c’est en tout cas ce que j’ai ressenti, l’atelier est comme autant de, propositions, de mises en situation qui, parce qu’elles n’engagent pas le mental mais le corps, les sens, visent à nous rendre plus perméables à l’aspect vivant du rêve ou encore à réveiller des émotions, des ressentis enfouis dans le corps (par des mouvements, chants, sons, imaginations, rituels…) Mais encore faut-il adopter la bonne posture, car si la rencontre avec l’aspect vivant du rêve est facilitée par la proposition, elle l’est aussi par la posture, celle d’une attention bienveillante, d’une présence non agissante. De fait, j’ai été bouleversée précisément là où je ne l’attendais pas, là où, emmenée dans un rêve apporté par quelqu’un d’autre, j’ai laissé faire, alors que là où j’ai trop essayé, trop voulu je me suis rendue imperméable. Et de dire combien les rêves apportés par les autres participants peuvent, par là où ils nous touchent, faire profondément échos à nos propres contenus intérieurs.

    Le travail engagé durant l’atelier ne s’arrête pas avec la fin de l’atelier. Il suit son cours, de façon souterraine, tranquillement ou pas et peu, sous le coup de remous et secousses, ouvrir des petites ou grandes failles sismiques. J’ai présenté un rêve assez chargé émotionnellement, reçu des résonnances de la part des autres rêveurs (tous les rêves se disant dans le cadre de la loge de rêve) qui m’ont amenée à un endroit assez traumatique. Jean m’a proposé, par le biais d’un rituel, d’opérer un nettoyage. Je me suis donc placée au centre d’un cercle formé par tous les rêveurs et Jean à joué du tambour et chanté. Le son de ce tambour et le chant ont ouvert un espace où… comment dirais-je…? où l’âme bienveillante du monde veillait sur la douleur et la beauté du monde. C’était comme une communion avec le monde, empreinte d’amour et de compassion, salvatrice. Mais il y avait également, et très paradoxalement, un endroit qui ne lâchait pas, qui pensait nettoyage et qui s’acharnait à vouloir nettoyer là où quelque chose d’autre cherchait manifestement à se dire. Le lendemain, sur le chemin du retour, travaillée par l’expérience de la veille, une phrase s’est soudain imposée à moi et s’est mise à tourner en boucle, pesante, débordante : « J’aurais voulu l’accompagner au bord de l’abîme » ; et j’ai ressenti de façon déchirante ce que je ne parvenais jamais vraiment à toucher parce que c’était insupportable. Quelques jours après, j’ai cherché et trouvé un beau chant et beau son de tambour chamanique, je me suis replacée au centre du cercle, et, sûre de la présence bienveillante de chacun, chacune, j’ai fait au son de ce tambour ce que j’avais besoin de faire pour embrasser et libérer l’insupportable.

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  12. (suite du commentaire précédent)

    Participer à un stage tel que celui-ci, c’est se mettre à nu, c’est exposer nos recoins les plus vulnérables, ce qui ne peut être rendu possible que si la personne qui guide le travail sait intimement de quoi elle parle, si elle est à 300% présente dans une attitude authentiquement bienveillante et au-delà de tout jugement. Cela demande aussi à chacun et chacune d’entre nous, co-rêveurs et co-rêveuses d’être complètement à l’écoute de soi-même et des autres et fermement installés dans cette présence bienveillante. Car le groupe, s’il est en « communion », est évidemment un puissant catalyseur. Durant ce stage, les conditions étant toutes rassemblées pour que s’installe un climat de confiance et de sécurité, ce qui avait à se dire a trouvé à se dire. Alors encore merci à toi Jean pour ta ferme et bienveillante présence, merci à Maria, merci à tous et à toutes d’avoir permis cet intrépide voyage intérieur.

    Très peu de temps après le stage, j’ai fait un rêve : la fermeture éclair de ma doudoune préférée, ultra légère et maxi isolante ne fermait plus. Je me demandais, un peu ennuyée, si j’allais jamais pouvoir retrouver une doudoune aussi jolie et aussi efficace.

    Marie

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