mardi 19 août 2014

Objectivité de l'âme

Nous avons tous eu l’occasion de discuter avec un adorateur de la Déesse Raison, de ceux qui sacrifient les choses de l’âme au nom d’une rationnelle objectivité. C’est souvent un homme qui manie ainsi le sarcasme pour ridiculiser tout ce qui est étranger à son entendement, et quand c’est une femme, on peut sentir tout ce qu’il y a de masculin dans l’énoncé agressif des opinions qui lui tiennent alors lieu de certitudes. Il est intéressant d’observer comment ces esprits qui se croient libres dénoncent avec véhémence les dérives sectaires qu’ils supposent inhérentes à tout ce qui sort de la stricte rationalité, et se comportent eux-mêmes bien souvent comme de fanatiques sectateurs de la raison, prompts à condamner autrui. Ils soupçonnent volontiers les autres d’escroquerie, sans se rendre compte qu’en dénigrant tout ce qu’ils ne comprennent pas, ils souscrivent à une immense escroquerie intellectuelle. Jung a des mots durs pour dénoncer ces excès :

« L’enfer aujourd’hui se cache derrière la raison et l’intellect, c’est-à-dire derrière une idéologie rationaliste qui cherche comme une foi intransigeante à s’imposer par le feu et le glaive, rivalisant avec les aspects les plus sombres d’une église militante. »

Quand Jung parle d’enfer, il faut entendre ici la langue des oiseaux qui évoque l’enfermement dans une cervelle étroite qui projette sa petitesse sur le monde, le rendant nécessairement étriqué. Nous avons tous un père, un frère, un conjoint ou un ami qui prétend ainsi mesurer le mystère d’être et la beauté de vivre à l’aune de son cerveau. Notre ami rationaliste prétend s’appuyer sur la science et s’ériger en gardien de la raison, mais il ne rend service ni à l’une ni à l’autre. Il se targue de raisonner mais en fait, il ratiocine, c’est-à-dire qu’il recouvre pudiquement sa propre indigence d’un voile aux apparences raisonnables. L’approche scientifique du réel est une démarche d’ouverture aux faits, qui accepte que toutes les théories soient provisoires et qui s’émerveille que l’univers soit, ne serait-ce que partiellement au moins, intelligible.

La science, quand on croit pouvoir lui faire dire par exemple que les cauchemars « ne sont que » le produit d’une activité anormale de l’hypothalamus, est ridiculisée. À la fin du XIXème siècle, il se trouvait déjà des scientistes pour affirmer que les rêves « ne sont que » la manifestation d’une activité désordonnée des neurones. C’est à la même époque que quelques physiciens avaient l’outrecuidance d’affirmer qu’ils avaient tout compris de la physique, sauf l’anomalie que représentait une minuscule expérience, dite de Michelson et Morley. On connait la suite, à savoir comment Einstein a poussé jusqu’au bout de ses conséquences cette expérience et découvert l’inimaginable : le temps et l’espace n’étaient pas ce qu’on croyait. Et ce n’était pas fini puisque dans les années qui ont suivi, la physique des quanta a réalisé que la conscience est intrinsèquement liée à la façon dont la matière se définit elle-même. Tout à coup, il n’y avait plus d’explication simple mais l’aveu que le paradoxe, qui veut par exemple que la lumière soit onde et particules, constitue la trame de ce que nous appelons « réalité ».

Rien n’est plus dommageable pour la science que de l’ériger en un nouveau credo, une religion rationnelle qui refuse de dire son nom. Il est fascinant de constater comment les scientifiques qui se croient missionnés pour pourfendre l’irrationnel, qu’ils rattachent au passé d’une époque révolue où il fallait absolument croire, sont eux-mêmes pris dans ce passé et se comportent comme des curés toujours prêts à excommunier. Au nom du combat encore aujourd’hui contre l’Inquisition, ils justifient une inquisition intellectuelle qui proscrit toute pensée différente. Parce qu’ils sont incapables d’envisager la dimension symbolique des images mythiques, ils discutent encore de l’impossibilité pour une femme d’enfanter sans avoir fait l’amour. Ils sont pris avec le même littéralisme et le même dogmatisme qui ont asséché le christianisme. Nous vivons à une époque qui s’enorgueillit de pensée critique sans voir que celle-ci n’est jamais que l’autre extrême de la pensée dogmatique, et qu’elle a oublié de se retourner sur elle-même pour procéder à une critique de la pensée.

Notre ami rationaliste, nonobstant l’irritation que ce personnage suscite le plus souvent – comme tous les fanatiques fermés à toute discussion dans laquelle ils ne sauraient démontrer qu’ils ont raison, et surtout que l’autre leur fait tort – nous rend en fait un grand service. Tant que nous nous en tenons avec lui à la surface des choses, nous discutons et nous nous débattons dans un déballage d’arguments aussi vains les uns que les autres. Il nous appuie sur la tête et nous ne sommes jamais loin de nous noyer et de couler dans les profondeurs du sujet qui nous occupe, et c’est sans doute en fait ce qui peut nous arriver de mieux. Tout à coup, il n’y a plus d’argument mais un grand silence qui entoure l’aveu d’une ignorance imprescriptible : je ne sais pas, et je ne sais même pas si l’on pourrait savoir. Notre ami nous oblige à interroger la profondeur inaperçue du réel pour voir si nous pourrions trouver un terrain solide sur lequel appuyer nos pas. Pour cela, il faut accepter de quitter toutes certitudes préalables.

La raison n’est pas un obstacle à cette recherche, bien au contraire. Elle amène un éclairage précieux quoique nécessairement limité. Il ressort en effet que la raison, ainsi que le rappelle son étymologie (ratio = mesure) est une capacité de mesure qui connait ses propres limites. Il convient d’inviter notre ami rationaliste, avant de poursuivre la discussion, à lire la Critique de la raison pure de Kant, sur laquelle s’appuyait Jung dans sa démarche scientifique d’exploration du mystère de la psyché : le philosophe y démontre que la raison ne saurait dire quoi que ce soit de ce qui est en soi car cela est toujours au-delà de nos catégories mentales. C’est-à-dire que la raison est toujours limitée par les définitions langagières sur lesquelles s’appuie notre pensée. Cependant, pour tirer toutes les conséquences de cette compréhension, et qu’elle ne demeure pas simplement intellectuelle, il faut donc admettre que la pensée ne saurait décrire entièrement la réalité, ce qui est. Et surtout, il importe de réaliser que la pensée n’est pas la conscience, mais seulement quelque chose comme une paire de lunettes sur nos yeux. C’est une réalisation qui dépasse la pensée, cela s’appelle méditer.

Eckart Tollë le dit merveilleusement bien, dans un texte qui peut, selon moi, être considéré comme un des grands sutra[1] pour notre temps : « S’éveiller sur le plan spirituel, c’est s’éveiller du rêve de la pensée ». C’est sortir de l’illusion qui fait prendre le doigt mental qui montre la lune pour la lune elle-même, et les vessies que sont les mots pour des lanternes. C’est ce que j’appelle pour ma part « traverser le rêve » et qui réclame de comprendre la nature du rêve, non seulement des rêves nocturnes mais aussi du rêve éveillé dans lequel nous vivons tant que nous croyons aux histoires que nous raconte le mental. Il s’avère que la réalité est toujours plus vaste, plus complexe que ce que nous en pensons. Dans notre vie quotidienne elle-même, loin des grandes questions – quoique la plus grande question pourrait se nicher dans ce qui nous semble ordinaire –, nous interprétons les choses qui arrivent en projetant sur elles nos schémas émotionnels et nos croyances.

L’inconscient, ce dont nous ne sommes pas conscients, nous couvre les yeux et le rêve – le tissage d’images symboliques médiatrices de cet inconnu, de nuit comme de jour (projections) – est ce voile qui tout à la fois nous montre et nous dissimule le réel, ce qui est. Cela pose la question de l’objectivité de la connaissance, où nous rencontrons notre ami rationaliste, généralement friand de ce débat. Le problème est qu’on risque alors de se battre sur les mots car « objectivité » peut avoir ici deux sens. Il y a l’objectivité de l’ingénieur qui prend des mesures pour construire un pont, et il y a l’objectivité psychique du Soi qu’a découvert Carl Jung. L’ingénieur a besoin d’instruments bien calibrés pour les données à partir desquelles il pourra construire le pont ; il s’appuie sur l’objectivité des instruments, et ses mesures peuvent être validées par consensus avec d’autres. Mais cette forme d’objectivité ne fonctionne pas avec la vie psychique qui inclut nécessairement la subjectivité de la conscience.

L’objectivité rationnelle prétend saisir les choses de l’extérieur ; l’observateur est, par définition, séparé de la réalité observée, et il en ignore l’intérieur qui est de nature psychique ou subjective. Cependant, l’extérieur n’existe pas en soi puisque, fait remarquer Jung, quoi que nous percevions, cette perception est toujours un phénomène psychique, subjectif. Il n’y a qu’à interroger les témoins d’un accident pour mesurer les limites de la fameuse objectivité extérieure. Paradoxalement, c’est en plongeant au cœur de l’expérience intérieure, c’est-à-dire de la subjectivité, que nous trouvons une autre assise pour l’objectivité. Héraclite d’Éphèse, dit l’Obscur, parle déjà au VIème siècle avant Jésus-Christ de cette objectivité quand il dit : « Pour les éveillés, il y a un monde un et commun, mais parmi ceux qui dorment, chacun s’en détourne vers le sien propre. » Ceux qui dorment, ce sont chacun de nous, quand nous sommes perdus dans nos pensées à propos de ce qui nous entoure.

La forme primaire que prend cette objectivité, c’est ce que nous appelons « la conscience », le Gemini cricket qui nous rappelle inlassablement que nous avons agi contre l’ordre naturel. C’est ainsi que Caïn pouvait fuir autant qu’il voulait après le meurtre de son frère, « l’Œil était dans la tombe et l’Œil regardait Caïn ». La psychologie orientale dit qu’au fond de ce que nous appelons inconscient, il y a un miroir, la « conscience des profondeurs », qui reflète tout. Tout l’enjeu de la voie intérieure consiste à « nettoyer le miroir » des distorsions que provoquent nos complexes psychologiques ; c’est ce qu’en termes contemporains, nous appelons le « retrait des projections ». C’est à cette ascèse que se livraient sans le savoir les alchimistes quand ils rapatriaient l’âme dans la matière, et les gnostiques quand ils partaient à la recherche de la Divinité au-dedans. Car finalement, c’est dans l’investigation de la question insoluble « qui suis-je ? » - le koan zen par excellence – que se dévoile un point de vue d’une objectivité crue, sans lequel, fait observer Jung, nous n’aurions aucune chance de nous connaitre nous-mêmes. C’est dans ce que nous avons de plus personnel que nous touchons à l’universel.

Jung écrit ainsi : « On ne pourrait absolument pas comprendre ce que l’on souffre si ce point d’Archimède hors de nous ne nous était pas donné, ce point de vue objectif du Soi à partir duquel le moi peut être regardé en tant que phénomène. Sans l’objectivation du Soi, le moi demeurerait embarrassé dans une subjectivité sans espoir et ne pourrait que tourner autour de lui-même. Mais celui qui a une vue intuitive de sa souffrance sans la gêne de sa subjectivité, et qui comprend cette souffrance, celui-là connait aussi l’absence de souffrance grâce à son point de vue modifié, car il possède un lieu (« la place du repos ») au-delà de tous les enchevêtrements. »

Paradoxalement encore, c’est dans ce que nous avons de plus subjectif que transparait cette objectivité, et c’est dans le langage imagé de la poésie et des rêves, cette « poésie mathématique »[2] de l’âme, qu’elle s’exprime le plus clairement. C’est ainsi, par exemple, qu’il est impossible de parvenir à une définition rationnelle satisfaisante de l’âme, non plus que de l’observer avec un quelconque instrument – au grand dam de notre ami rationaliste –, mais que nous pouvons en donner une définition poétique comme étant ce qui aime en nous. C’est en suivant le fil de cet amour sans lequel nous ne saurions vivre, en remontant le fleuve des rêves et des images vivantes en nous, que nous pouvons remonter jusqu’à sa source vive. L’objectivité que nous trouvons là se caractérise par le silence dans lequel la pensée se tait car elle est relativisée dans l’immédiateté de la conscience qui embrasse d’un seul "coup d’œil" ses quatre orients : non seulement la pensée, mais aussi le sentiment, la sensation et l’intuition. Dans cet éclairage, le Soi se révèle alors être le centre intégrateur de l’ensemble de la psyché dans laquelle notre moi n’est qu’un élément, déterminant mais limité, dans un monde intérieur aussi vaste que l’extérieur.

Cette objectivité du Soi a quelque chose d’implacable, qui peut sembler confiner à la cruauté, comme peut l’être un reflet dans le miroir, sans qu’il n’y ait rien de personnel. Mais elle est non dénuée d’humour. Par exemple, elle ressort dans ce rêve d’un adolescent qui s’interroge sur son avenir et se retrouve sur un hamburger géant à pagayer sur un océan de sauce Mc Donald. Ou encore dans le choc de cette femme nouvellement divorcée qui rêve téléphoner à son ex-mari en contemplant le postérieur d’un âne, ce qu’elle a très bien compris au réveil comme une invitation à cesser de se comporter comme une « asshole » (en anglais, un trou du c.., le rêve jouant sur le fait qu’un âne est « an ass », terme qui convient aussi pour les fesses) en remâchant sa rancœur. Enfin, c’est dans la discussion avec notre ami rationaliste que cette objectivité peut s’avérer fort précieuse, d’abord parce qu’elle nous invite à simplement constater sa peur de s’ouvrir à ce qui le dépasse, ensuite parce qu’elle nous convie à lui apposer[3] notre seul silence pour laisser, si besoin, les rêves lui répondre.

C’est ainsi que j’ai perdu pour ma part tout intérêt dans cette discussion quand, ayant passé la soirée précédente à échanger avec un de ces amis, j’ai reçu dans la nuit le rêve suivant : cet ami et moi nous promenons, avec nos conjointes, sur un sentier de la forêt de Fontainebleau quand nous voyons passer, coupant notre chemin par une voie transversale, un cerf magnifique avec une grande ramure qui me fait penser au Cerf Fugitif, l’animal merveilleux des légendes. Mon ami nous quitte alors pour partir à la poursuite du cerf, ce qui n’est pas sans me surprendre : serait-il sensible à la merveille que nous venons d’apercevoir ? Hélas ! Il nous revient peu après, très fier de lui et portant sur son épaule un cuissot de cerf encore sanglant. J’ai longuement médité cette leçon : il ne sert à rien de discuter des choses de l’âme avec un rationaliste, surtout dans la polémique, car il ne saurait en ramener qu’un cadavre.

Le silence s’impose enfin car si notre ami rationaliste prend les accents du curé qu’il combat, nous sommes nous aussi à risque d’être contaminés par ses sarcasmes et d’engager avec lui un duel à fleurets mouchetés. On devient ce à quoi on s’oppose, nous enseigne la psychologie des profondeurs. Il convient de toujours se rappeler que si les arguments du rationaliste nous agacent, c’est parce qu’ils font écho en nous et que nous devrions d’abord discuter avec le rationaliste que nous portons au-dedans de nous, voir ce que nous pouvons faire pour calmer sa peur de ce qui le dépasse.



[1] L’art du calme intérieur, publié aussi sous le titre Quiétude.
[2] Merci à Christiane Riedel de m’avoir communiqué cette définition des rêves, qu’elle a elle-même reçue en rêve.
[3] « Apposé » est un terme proposé par le communicateur Jacques Salomé pour désigner le fait d’exprimer un point de vue sans l’opposer à l’autre, en le présentant donc sans entrer dans le jeu des oppositions.

6 commentaires:

  1. Merci pour ce beau texte. Réponse directe de l'univers à une discussion d'arguments la veille au soir. :)

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  2. Jean, ton texte me fait penser à un aphorisme de Lao-Tseu que tu connais peut-être:

    Quand l'homme noble entend parler de la Voie, il l'embrasse avec zèle.
    Quand l'homme moyen entend parler de la voie, il la discute, il en prend et il en laisse.
    Quand l'homme inférieur entend parler de la voie, il éclate de rire.
    S'il ne riait pas, ce ne serait pas la voie...

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  3. Merci Michel pour cet apport très pertinent. Il faut préciser que nous retrouvons là les trois "types" humains que distinguaient déjà les gnostiques. Selon eux, il y a les "physiques" qui ne voient que l'extérieur et le concret des choses, parmi lesquels se trouve notre ami rationaliste. Les "psychiques" perçoivent l'autre côté des choses mais ils sont perdus dans leurs rêves. Les "pneumatiques" (de "pneuma": l'esprit, en grec) ont traversé ces illusions et voient bien que les physiques comme les psychiques ne voient qu'un aspect de la réalité et sont pris dans la dualité.

    En effet, si les rationalistes ne riaient pas de la Voie, ce ne serait pas la Voie. C'est pourquoi il convient de ne pas s'offusquer de leur rire, mais plutôt de le prendre comme un signe certain de ce qu'on est "sur la bonne voie"...

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  4. Merci, Jean, pour cet article extrêmement détaillé sur un sujet de fond important...qui "revient " régulièrement...(en tout cas chez moi).

    Déjà, le jour du bac, le sujet de philo que j'eus à traiter était le suivant : "Faut-il souhaiter une dictature de la raison ?"
    J'avais cité Pascal...qui disait : "Deux excès : exclure la raison, n'admettre que la raison..."
    J'en suis toujours là : l'intellect est un bon serviteur et un mauvais maître...vive la raison, mais à bas le rationalisme...

    Ce que celui-ci sait faire, c'est analyser, disséquer, manier le scalpel... et malheureusement, comme tu l'expliques bien, on ne peut disséquer le vivant, toujours en transformation...sans le tuer.
    L'âme vivante demande donc d'autres approches, plus subtiles, plus symboliques, plus poétiques aussi, approches qu'on nous enseigne rarement à l'école...ce qui fait que nous sommes tous un peu "imprégnés de rationalisme" et que le travail est d'abord à faire en nous-mêmes...avant d'aller batailler avec le voisin...juste un peu plus rationaliste que nous... :-)

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    1. Merci pour ce commentaire. Tu as parfaitement résumé mon propos en peu de mots: on ne peut disséquer le vivant sans le tuer. Je souscris aussi entièrement à cette belle pensée de Pascal. On en revient toujours finalement à la voie du milieu, donc.

      En effet, nous n'échappons pas à ce rationalisme ambiant, et peut-être même est-ce notre tâche collective que de trouver la façon de concilier raison et vision profonde. Car pour rien au monde pour ma part, je n'aurais envie de revenir à l'excès de déraison qui a marqué par exemple notre Moyen-Âge avec ses bûchers et son Inquisition régnante.

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  5. Oui, c'est ça...accepter l'irrationnel...sans y sombrer corps et âme...en gardant un peu de "raison"...
    Sur le sujet, il y a par exemple ce livre-là, de Thérèse Delpech :
    http://www.telerama.fr/livres/l-appel-de-l-ombre-puissance-de-l-irrationnel,61961.php
    Je l'avais lu quand il était sorti...

    Pour ma part, je vois plutôt l'inquisition et ses bûchers comme un "excès de raison masculine"...qui veut éliminer ce qui lui "échappe" (essentiellement les pouvoirs féminins considérés comme irrationnels et dangereux : les "sourcières" sont rapidement devenues "sorcières"...).

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