Dans mes échanges avec Connie Cockrell-Kaplan, l’auteure de « les femmes et la pratique spirituelle du rêve » qui inspire fortement mon travail en loges de rêves, il y a deux points qui m’ont beaucoup donné à réfléchir ces derniers temps. Le premier concerne la nature du rêve. Pour Connie, et plus largement pour les Amérindiens et les Peuples premiers, nous commettons une erreur en nous en tenant à l’analyse psychologique du rêve. Passons sur le fait que j’ai évoqué déjà dans de nombreux articles qui veut que, bien souvent, cette analyse est une dissection intellectuelle qui nie la nature vivante du rêve, en fait un cadavre. Dans les loges de rêves, nous cherchons à compenser ce travers en nous écartant de l’interprétation au sens strict pour plutôt offrir une résonance à partir du sentiment et de l’intuition au rêve. Dès lors, nous pouvons voir que le rêve est mis en mouvement chez la personne qui l’expose, comme s’il était nourri par ces résonances, et il en ressort toujours quelque chose. Mais Connie insiste pour nous emmener plus loin dans l’appréhension du mystère des rêves. Pour elle, ceux-ci sont une énergie qui nous vient directement de la Source, et les symboles qui nous intéressent tant ne sont que l’enveloppe du rêve que crée notre mental quand il tente d’intégrer cette énergie. Dans la vision commune à de nombreuses traditions chamaniques en effet, nous retournons chaque nuit à la Source et nous lui ramenons les impressions sensibles tirée de notre vie diurne, et nous en revenons avec une énergie qui vient alimenter notre existence.
Cette façon d’appréhender les rêves a d’importantes conséquences que je suis amené à vérifier dans ma pratique, en particulier dans les loges de rêves. Sans nier la valeur de l’analyse et de l’interprétation quand elles sont conduites de façon respectueuse de l’autonomie de l’inconscient et de la nature vivante du rêve, je constate que l’ouverture à cette dimension énergétique du rêve permet d’envisager le travail dynamique du rêve comme une dynamique transformatrice en soi. Dès lors, toutes les techniques qui facilitent par des moyens non intellectuels l’incarnation de cette énergie, comme par exemple la danse, le chant et toutes les formes de créativité ainsi que les rituels, s’avèrent extraordinairement efficaces. Mais c’est dans les cercles et loges de rêves que cette ouverture amène les effets les plus significatifs dans mon expérience. Ainsi, je fais souvent désormais des loges de rêves dans lesquelles nous faisons se rencontrer écoute d’un rêve et chant spontané, ou travail des sons dans différentes formes. La danse et toutes les formes de mise en mouvement du rêve sont très efficaces. Parfois, ce sont simplement le tambour et la voix qui viennent soutenir le déploiement du rêve. Pour l’avoir expérimenté moi-même en tant que rêveur, c’est assez étonnant : je me suis retrouvé plongé soudain dans l’énergie du rêve et, par la magie des sons, celle-ci s’est mise à couler et m’a emmené plus loin que je n’aurai pensé.
Un des champs remarquable d’application de cette façon de travailler est la transformation de l’ombre et des aspects douloureux de l’existence. C’est le second point sur lequel la discussion avec Connie m’a interpellé car elle me disait au cours d’un échange de courriels qu’elle ne laissait pas de place qu travail avec l’ombre dans ses cercles. Je l’ai interrogée à partir d’exemples concrets et elle m’a indiqué qu’elle accueillait bien sûr tous les rêves qui se présentaient mais qu’il fallait selon elle éviter que le cercle ne se concentre sur les éléments obscurs qu’un rêve peut amener à la surface. En bref, il s’agit de ne pas s’appesantir sur le traumatisme, pour prêter attention plutôt aux éléments de guérison. C’est une question d’attitude intérieure dans laquelle on valorise la dimension positive du rêve plutôt que la négative, comme nous avons souvent tendance à le faire dans une approche psychologique. Au fond, nous pouvons toujours nous appuyer sur le fait que le rêve est en soi l’expression d’un processus de guérison. Même s’il parle d’une partie blessée, il en parle à partir de la dimension intacte de la psyché, et il met en contact avec ce qu’il y a en celle-ci d’inaltérable. Connie, en souriant, me disait qu’il fallait laisser faire le cercle en restant centré sur la lumière, et qu’en dernier lieu, elle invitait la personne qui amenait un rêve traumatique à aller travailler en thérapie individuelle en à-côté. Mais j’ai constaté pour ma part qu’en effet, le simple fait d’exposer le trauma au travers d’un rêve dans un cercle a souvent un effet transformateur remarquable, qui n’a rien à voir avec la thérapie de groupe mais plutôt avec la nature énergétique du rêve.
Dans mon expérience, il arrive assez souvent, en fait, que les loges de rêves soient l’occasion d’approcher un traumatisme en exposant un rêve. Ce sont fréquemment des rêves évoquant des abus sexuels qui y sont déposés, et cela va avec le fait que ce sont surtout des femmes qui viennent dans les loges. Je me souviens d’un exemple particulièrement frappant qui est survenu en pleine éclosion du mouvement #metoo. Une jeune femme nous a dit en exposant son rêve que c’était la première fois qu’elle parlait de ce qui lui était arrivé. Je me demandais bien comment nous allions pouvoir l’aider. En fait, cela s’est révélé très simple. Il n’y avait rien à faire que d’accueillir ce qu’elle nous disait et de résonner qu rêve comme nous le faisions d’habitude. J’ai constaté alors que, sans que nous ne fassions quoi que ce soit de particulier, la charge énergétique liée au trauma dans le rêve avait été absorbée par le cercle. J’ai mentionné pour ma part que nous étions toutes et tous concernés par cette violence et la souffrance qui en avait découlé – les femmes au premier chef, mais aussi les hommes. Nous avons offert une douche sonore à la rêveuse, et les tambours ont chanté. Nous avons élargi en pensée le cercle en dédiant notre travail à toutes les victimes d’abus et un grand silence est retombé, nous a enveloppé. Lors du dernier tour de paroles qui concluait la journée, la rêveuse nous a confié qu’elle avait vécu une sorte de mort-renaissance après avoir parlé de son rêve et reçu la douche sonore qui en activait l’énergie. Mort-renaissance, voilà bien la caractéristique du processus de transformation…
Dans une autre loge de rêves, j’ai entendu un rêve remarquable qui illustre fort bien ce dont il est question ici, et la dimension collective du travail :
La rêveuse est couchée dans un lit. Son frère la caresse et lui laisse entendre qu’il a envie de faire l’amour. Pour bien signifier qu’elle refuse ses avances, elle lui tourne le dos. Plus tard, elle sort de la chambre et se dit que son père aussi l’a touchée, a procédé à des attouchements sur elle. Alors, elle voit un homme qui l’attire particulièrement mais elle n’ose pas aller vers lui car elle se sent souillée, salie, par ces attouchements et pense qu’il ne voudra pas d’elle à cause de cela.
C’est un rêve qui, au-delà de l’histoire personnelle de la rêveuse, concerne le Féminin dans sa dimension collective, et donc toutes les femmes, mais aussi tous les hommes, non seulement ceux qui sont solidaires des femmes mais aussi ceux qui sont indifférents à ces situations d’abus, et les abuseurs. Car c’est le féminin en général qui est abusé dans notre monde, et dans les hommes aussi, par une masculinité qui en fait un objet de désir sans respect. Dans une approche psychologique, la rêveuse aurait été interrogée sur ses relations avec son frère et avec son père ; celles-ci auraient été décortiquées à la recherche des éléments traumatiques dans l’histoire de la rêveuse. Cela n’aurait peut-être rien amené de nouveau à sa conscience, et cela aurait été certainement douloureux. Or dans l’explicitation du contexte de son rêve, la rêveuse a mentionné que dans sa culture d’origine, les femmes doivent toujours se garder du désir des hommes qui cherche à s’imposer, et que ce sont les femmes qui en portent la faute si elles y cèdent ou si ce désir les violentent. Ce n’est pas sans nous rappeler comment, en différents endroits dans le monde, c’est la femme violée qui porte la honte de l’infamie qui lui a été faite. C’est aussi ce que le christianisme a longtemps laissé entendre en faisant de la femme la pécheresse responsable du désir de l’homme. Au lieu de personnaliser le rêve, on peut donc à l’inverse l’entendre de façon métaphorique comme parlant de tous ces hommes qui sont les frères et les pères de la rêveuse, et imposent leurs désirs sans respect de l’intégrité.
Dans une loge de rêves, on ne pose pas de questions. Il n’y a pas d’enquête, et dès lors d’ailleurs, il n’y a pas de mise en accusation ni de jugement. Il n’y a que le rêve qui se déploie et qui nous rencontre, nous touche diversement. Le cercle lui a offert des résonances diverses qui ont interrogé en particulier ce qui se passerait si désormais la rêveuse faisait face à la dimension parfois abusive du masculin. J‘étais le seul homme dans le cercle, et j’ai souligné pour ma part qu’il était temps que la honte change de camp, que c’était aux hommes abusifs d’avoir honte de leur comportement. Mais le propos du rêve allait plus loin. Il ressortait du contexte que la rêveuse avait été éduquée dans un fort catholicisme qui lui avait rendu longtemps difficile l’accès à sa sexualité, et le rêve faisait ressortir comment les abus peuvent donc blesser le désir, le rendre honteux. On peut voir là magnifiquement exposée l’alliance implicite entre les interdits de la religion et la domination abusive du patriarcat. Le simple fait d’exposer le rêve et d’y résonner a soulevé beaucoup d‘émotions chez la rêveuse et dans le cercle, augurant d’un profond mouvement de transformation.
Nous avons discuté ensuite de ce que le cercle pouvait faire pour la rêveuse, et il en est ressorti qu’elle avait besoin d’être touchée par les autres femmes dans une cérémonie symbolique supportée par des sons. Elle m’a confié par la suite que ce qui l’avait beaucoup aidé, c’est que les femmes lui parlent alors de leur corps de façon amoureuse, positive, et lui disent ce qu’elles se diraient elles-mêmes. Tout un éventail de possibilités s’est alors déployé, qui émanait de la relation au corps de chacune. C’était comme si, m’a-t-elle dit, l’archétype de la Féminité s’exprimait au travers de chacune. J’ai ressenti la nécessité pour ma part de me tenir à l’écart de ce rituel tant que je ne serai pas invité à m’y joindre car il s’agissait au fond de laisser le grand Féminin nettoyer le corps énergétique de cette femme pour qu’elle se lave de la honte introjectée par la culture patriarcale. Tandis que les femmes se sont donc retrouvées dans une pièce fermée pour se livrer entre elles à ce rituel de nettoyage, j’ai simplement supporté le processus en jouant doucement du tambour.
Enfin, elles sont venues me chercher et nous avons conclu ensemble le processus, qui a été marquant pour chacune d’entre elles, et pour moi-même. Comme par hasard, d’autres rêves sont venus résonner au cours de la journée avec celui-ci sur le thème de l’abus et de la guérison. C’est un des éléments étonnants du travail en loges de rêves : il y a bien souvent un thème qui s’impose, sur lequel le cercle travaille, hors de toute préméditation consciente. En fin de journée, toutes les participantes témoignaient de ce que cela avait été un gros travail, intense et en profondeur, sur lequel il n’y avait pas beaucoup de mots à mettre. Pour la rêveuse, quelque chose s’était ouvert dans une dimension sensible qui allait réclamer une intégration tranquille dans les jours suivants.
Le dernier point qu’il me semble important d’aborder à propos de ce genre de processus de guérison tient à la nécessité pour les hommes d’accepter de se tenir à l’écart et de laisser opérer l’archétype de la Féminité entre femmes. Symboliquement, cela va avec le besoin fréquent d’écarter ces outils analytiques et psychologiques dont nous sommes collectivement si friands, mais qui sont donc entachés encore d’une masculinité psychique qui ne laisse pas la Fémininité opérer. J’ai moi-même eu longtemps de la difficulté à comprendre pourquoi les hommes étaient exclus des Festival du Féminin, mais désormais, avec une meilleure familiarité avec ces processus, je comprends que ce soit strictement nécessaire. Il s’agit de redonner une place au Mystère du Féminin tel qu’il était honoré chez les Amérindiens dans les loges de la Lune où les femmes se retrouvaient quand elles étaient menstruées. Elles se reliaient ainsi à la dimension archétypale de la Féminité et s’y ressourçaient. C’est ce qui se passe dans les Festivals du Féminin, les Tentes Rouges ou les Danses de la Lune. Et c’est aussi ce qui se passe dans certaines loges de rêves.
Après des siècles de domination masculine bien souvent marquée par des abus engrammés dans notre culture, il est donc logique que les hommes qui veulent soutenir le processus de guérison des femmes se retirent et supportent ainsi la transformation à l’œuvre précisément en n’intervenant pas et en se mettant seulement en position de service. Cette mise à l’écart n’est que temporaire et vise symboliquement à permettre aux femmes et aux hommes de se retrouver dans un autre espace. De la même façon, les approches des rêves qui écartent les outils analytiques et psychologiques n’en dénient pas la valeur, mais visent à renouveler notre façon de nous en servir, pour qu’elle devienne plus consciente et qu’elle intègre la dimension sensible et toujours vivante, créatrice, de la psyché rêveuse. Dans les mots mêmes de la femme qui a accepté de nous partager ce beau rêve et le travail qui en a découlé, le dédiant ainsi au travail de guérison de la grande Féminité :
Le Soi ne se laisse entendre que quand on se met à son service et c'est lui dès lors qui mène la danse. Et le moteur de cette danse est le rêve.
Comme dit le proverbe chinois : si à 50 ans tu te réveilles le matin et que tu as mal nul part alors ça veut dire que tu es mort.
RépondreEffacerÇa veut dire que dans la vie tout le monde a des problèmes et si pleurer fait du bien l'important c'est l'effort que tu mettras a trouver des solutions et plus encore les solutions que tu trouveras parce que personne te fileras 100 balles pour tes efforts.
Starman
Tout provient de la Source non ? ou alors il y a 2 Sources ou voir pas de Source ce qu'expliquait Pyrrhon : les choses apparaissent simplement, aucune Source, nada.
RépondreEffacerMais si Source l'état de veille est comme l'état de rêve, les 2 viennent de la Source et les rêves sont des états de veille comme ici. Simplement on va la bas la nuit, on incarne alors un double de notre Moi plus ou moins semblable à nous dans un monde plus ou moins semblable au notre puis on revient, on se réveille, avec des morceaux de souvenirs ( on ne se rappelle pas tout le voyage plus rapide que la vitesse de la lumière est pas si simple...) qu'on va ensuite essayé d'interprêter...mais imaginons qu'un des gars la bas soit aussi malin que moi ici, il rêve lui aussi et son rêve c'est justement moi en train de manger des tacos a 8 heures du soir, il se réveille ensuite et va chercher à interpréter son rêve de tacos alors qu'il n'y a rien a interpréter selon moi sauf qu'on peut se demander pourquoi la Source à choisit de le faire rêver de moi à ce moment la, les possibilités étaient infini pourtant ...il y a une raison en effet et cette raison c'est à lui de la découvrir d'ou l'interêt de Jung ou de Freud...parfois.
Starman
Merci. Clair et beau.
RépondreEffacerSe tenir a l'écart des affaires des femmes est juste du bon sens mais je connais pas mal de femmes qui se mêlent des affaires des hommes et cela a pour résultat de transformer certains hommes en femmes ou certaines femmes en hommes...s'il est dramatique de voir le machisme excessif de certains hommes il est tout aussi inquiétant de voir la féminisation de certains hommes sous influence des femmes ou encore de voir des femmes devenir de vrais mecs et perdre toute féminité à cause du simple fait d'occuper des postes d'hommes ( ex Merkel ou Theresa May, on ne sait plus trop si ce sont des femmes ou des hommes ), je pense notamment a ces hommes qui promènent des caniches ( chiens de leurs femmes bien souvent ) ou qui conduisent des voitures mini cooper..le mélange des genres est une maladie moderne tout aussi inquiétante que le machisme.
RépondreEffacerHeureusement et gracias a Dios je suis protégé et sais encore apprécier la féminité comme la virilité à leur juste place.
Starman
"Pour elle, ceux-ci sont une énergie qui nous vient directement de la Source, et les symboles qui nous intéressent tant ne sont que l’enveloppe du rêve que crée notre mental quand il tente d’intégrer cette énergie."
RépondreEffacerLorsque que la Puissance veut nous agir "directement", elle le fait, sans demander la permission à personne, elle sait passer outre le mental, c'est ainsi que nous nous sentons travaillés "énergétiquement".S'il nous vient des mots et des images c'est bien que ce n'est pas direct justement, c'est que cela passe par l'intellect, outil qui permet la production de mots et d'images, mais pour moi le mental au sens où on l'entend généralement n'intervient pas ici. Dire que les symboles ne sont "que" l'enveloppe du rêve, c'est faire peu de cas à mon avis de l'Intelligence qui nous anime, nous agit, nous opère et travail à faire de nous autre chose qu' un être qui se vit séparé (des autres et de ce qui le fonde).
Si cette voie, plutôt qu' une autre ( les visions, les mouvements énergétiques, les maladies, ....) est utilisée pour faire passer "quelque chose" alors il convient de la considérer, de ne pas la reléguer à une simple torsion du mental. Il y a un lieu en nous qui est capable de formuler l'intuition, qui n'est pas encore la connaissance directe mais qui est déjà pas mal dépouillé du contrôleur et du censeur du mental. C'est, je crois, dans ce lieu là que nous recevons les rêves, et dès lors il apparaît évident que c'est à partir de ce lieu là qu' il convient de faire vibrer le rêve, c'est en cela que les loges de rêves sont si puissantes, d'autant plus lorsqu'elles réunissent des personnes qui ne se connaissent pas. Les mots et les images qui en emergent peuvent se révéler être de véritables percées. La parole, lorsqu'elle n'est pas sous l'égide du mental sclérosant est une mise en mouvement énergétique.
"je constate que l’ouverture à cette dimension énergétique du rêve permet d’envisager le travail dynamique du rêve comme une dynamique transformatrice en soi."
Je m'étonne de cette phrase, elle donne l'impression que tu découvre, or je connais ton travail et je sais que c'est déjà ainsi que tu envisageais le travail des rêves.
"Dès lors, toutes les techniques qui facilitent par des moyens non intellectuels l’incarnation de cette énergie, comme par exemple la danse, le chant et toutes les formes de créativité ainsi que les rituels, s’avèrent extraordinairement efficaces."
J'ai du mal avec ce terme "incarnation" dans cette phrase, que veut-il dire? Rendre conscient? Ancrer dans notre fonctionnement?
Pourrais tu être plus précis?
Marie
Merci Marie pour ce commentaire, ces questions qui aident à préciser le propos.
EffacerJe suis tout à fait d'accord pour reconnaître la valeur des mots et des images qui émergent dans un travail des rêves, et je ne mets pas en doute la valeur du travail analytique et de l'interprétation menés de façon sensible et respectueuse. Dire que le rêve est l'enveloppe mentale de l'énergie qui cherche à se communiquer au rêveur ne vise pas à discréditer le rêve ou les symboles mais à mettre l'accent sur une autre dimension dont les symboles sont porteurs. Dans le cadre de la psychologie, on a tendance bien souvent à ne voir que la symbolique du rêve et à l'approcher dans une démarche mentale qui conduit à parler "sur le rêve" au lieu de laisser parler le rêve. J'ai déjà signalé ailleurs qu'au lieu de considérer la dimension vivante du rêve, cette approche en fait un cadavre que l'on dissèque. Il s'agit donc de remettre le travail avec les symboles dans la perspective du contact, au travers de ceux-ci, avec cette énergie vivante qui finalement est ce qui fait tout le travail. Dire que les symboles du rêve constitue l'enveloppe de cette énergie invite à ouvrir l'enveloppe pour prendre connaissance du message, mais non à jeter l'enveloppe, ce qui amènerait à perdre le message...
Tu as raison de souligner que cette dimension énergétique du rêve a toujours fait partie de mon travail, et je suis donc confirmé de plus en plus dans cette approche. Mais j'ai aussi souscrit longtemps à la vision psychologique qui privilégiait l'interprétation sur toute autre démarche, or quand je parle de la "dynamique transformatrice en soi" des rêves, c'est le "en soi" que je voudrais souligner : le simple fait de prêter attention à nos rêves, et éventuellement de les peindre, les dessiner, les danser ou les chanter, fait entrer dans la dynamique transformatrice qu'ils suscitent.
Quand je parle d'incarnation de cette énergie, je veux dire sa mise en oeuvre dans notre vie concrète et plus précisément, son intégration dans et par notre corps. Incarnation au sens de "mise en chair", donc. L'anglais est en fait plus précis pour indiquer ce dont je veux parler là en proposant le terme "embodiment". Je trouve d'ailleurs, pour celles et ceux que cela peut intéresser, une belle inspiration dans ce sens dans un livre de l'analyste jungien Robert Bosnak intitulé "Embodiment", qui s'intéresse à l'imagination créative dans tous ses aspects...
"Dire que le rêve est l'enveloppe mentale de l'énergie qui cherche à se communiquer au rêveur ne vise pas à discréditer le rêve ou les symboles mais à mettre l'accent sur une autre dimension dont les symboles sont porteurs"
RépondreEffacerDéjà là il y a confusion entre nous. Je ne parle pas de discrédit, je parle de reléguer à un second plan, d'en faire quelque chose de moindre importance (ah si en fait tu as raison c'est bien une forme de discrédit:) ), et c'est pour cela que je pointe le "que" dans cette phrase qui relaie la vision de Connie (donc je ne parle pas de ta vision mais de la sienne que j'entends à travers ton article). Et "l'enveloppe mentale", ça ce sont tes mots, ce que tu transmets de Connie c'est "l'enveloppe que crée notre mental quand il tente d’intégrer cette énergie", c'est complètement différent, ça n'insinue pas du tout la même chose. Ce que dit cette phrase, c'est que les mots et les images du rêve proviennent d'une création du mental, proviennent de l'énergie impulsée par la "Source" diffractée par le prisme du mental. Or mon propos est justement de dire que "ce qui veut se dire", l'énergie transformatrice impulsée, utilise le média des mots et des images "directement", sans intervention du mental. Qu'il convient de considérer que l'énergie portée par le symbole est le symbole lui-même. Autrement dit, l'enveloppe est le contenu sont le même, pourquoi vouloir faire une séparation et donc hiérarchiser.
Là où il y a confusion peut être aussi c'est qu'à aucun moment je ne parle de l'analyse psychologique, je ne parle que de résonance. C'est drôle, c'est toi qui m'a sensibilisée au travail du rêve, c'est toi qui m'a fait découvrir la puissance que cela pouvait être lorsqu'il était mené de façon "sensible", c'est toi qui incarne le mieux l'évidence que toute la connaissance "analytique et psychologique" est morte si elle n'est pas mise au service de l'écoute sensible de soi et de l'autre, alors ça me parait assez dingue la forme que prend cet échange. Je n'oppose pas la "valeur" de l'analyse psychologique à la vision de Connie, je lui reproche (oui oui) de séparer mots et image de la nature énergétique du rêve, de reléguer mots et images au seul domaine du mental falsifiant (dans le sens de non capable de percevoir ce qui est mais de seulement pouvoir s'en faire une "représentation"), et de ne pas considérer que la Source comme elle l'appelle peut et choisi sciemment d'utiliser le média des mots et des images.
Merci Marie de m'aider dans cette discussion à préciser ce dont il est question. Je suis d'accord avec toi qu'il ne faut pas séparer l'enveloppe du contenu, les symboles de l'énergie. Je ne crois pas qu'il soit bien utile de reprocher quoi que ce soit à Connie, non plus qu'aux tenants de l'analyse. Pour moi, cette formulation de la primauté d'une énergie du rêve qui est dans un second temps rendue accessible à la conscience par le tissage mental des images et symboles du rêve me permet de rendre compte de quelque chose que j'envisageais en effet de façon intuitive depuis longtemps. C'est surtout la portée pragmatique de cette affirmation qui m'intéresse, qui est double : d'une part, quand on travaille avec les symboles, on ne doit jamais perdre de vue que ce qui importe dans ceux-ci, c'est l'énergie qu'ils encapsulent. Et d'autre part, sans rien ôter au travail avec les symboles (qu'il s'agisse d'analyse au sens noble du terme ou de résonance), il apparaît qu'il y a bien d'autres moyens d'encorporer (pour reprendre une belle expression que j'ai récemment entendu) cette énergie, en particulier par l'expression créative, le mouvement, le son, etc... et tout ce que Robert Bosnak appelle "creative imagination". Et tout ceci étant dit, je suis complètement en accord avec toi qu'il ne s'agit pas d'introduire une séparation entre mots et images et la nature énergétique du rêve, entre la forme et le fond.
EffacerDu coup j'ai lu et relu l'article pour être bien sûre de te comprendre et pour pouvoir m'exprimer clairement. Et cela m'a remis devant le fait que je suis réellement choquée d'apprendre que Connie ne "s'occupe" pas de l'Ombre dans ses cercles de rêves et qu'elle renvoie à un travail individuel ultérieur! Bien sûr qu'il ne s'agit pas de s’appesantir sur un aspect négatif (mais quel aspect négatif! déjà comment on peu utilisé ce terme, si on l'utilise c'est qu'il y a déjà un malaise puisque "nous pouvons toujours nous appuyer sur le fait que le rêve est en soi l’expression d’un processus de guérison"). Là oui, le mental intervient sacrément s'il "choisi" quels aspect du rêve doit être considérés ou non. Donc je le redit il ne s'agit pas de faire un focus sur l'Ombre, mais de la traiter comme tout ne reste, ne rien en "faire", juste se laisser résonner. C'est ce que tu décris dans tout le reste de ton article, c'est ce que tu expérimentes, du coup je me demande, est ce que dans tes échanges avec Connie tu en es resté à son sourire condescendant qui t'explique qu'il faut rester centré sur la lumière ou est ce que tu lui a fait part de ton expérience et si oui, a-t-elle revu sa copie? (Peux tu passer outre la forme tranchante que j'emploie, et percevoir le fond de mon propos, je te connais, je sais que rien qu'à lire le mot condescendant, il y a quelque chose qui se crispe, oui désolé mais ce discours là je ne le supporte pas, et je ne prône pas l'inverse non plus, s'embourber dans un marasme pessimiste, ce que je dis c'est qu'être connecté à la Lumière peut et doit servir à éclairer l'Ombre pour la révéler en temps que Lumière, et je sais que tu me rejoins là dessus fondamentalement puisque c'est toi qui a commencé à amener cette notion dans ma vie!!! Donc as tu interpellé Connie sur cet aspect?!)
RépondreEffacerEnsuite, je reviens sur ce terme incarnation... Peux tu réellement décrire ce que tu as vécu personnellement lorsque tu dis "je me suis retrouvé plongé soudain dans l’énergie du rêve et, par la magie des sons, celle-ci s’est mise à couler et m’a emmené plus loin que je n’aurai pensé." Puisque tu prends cela comme un exemple de la l'incarnation de l'énergie du rêve. Là ça intéresse. Si tu pouvais me décrire "sensiblement" ce que signifie "se retrouver plonger dans l'énergie du rêve", et en quoi ça t'a amener plus loin que ce que tu aurais cru, là cela illustrerait vraiment ton propos (sans renter dans les détails de l'objet du rêve, juste en terme de sensations, visions, prises de conscience?).
Bref ce que je voulais dire c'est que les mots et les images du rêves sont en soi une énergie de transformation qui opère pour peu qu'on s'y intéresse (de façon sensible, j'écarte d'emblée toute analyse "mécanique"), que je ne remets évidemment pas en cause que tout travail sensible ou énergétique peut amplifier la mise en mouvement de l'énergie qui a été impulsée par le rêve, mais ce que je sens si intimement que je réagis fort à cet article c'est que la résonance sensible par les mots n'est pas "remplaçable" par un autre média. Et que en rapport avec un rêve, s'il je ne devais en choisir qu'un, je privilégierais celui là.
D'ailleurs, là tiens, une évidence émerge, c'est que c'est ce média que je privilégie en toute circonstance. Que dans mon expérience, personnelle et professionnelle, le travail énergétique et n'est jamais aussi bien incarné que lorsqu'il est accompagné de la parole sensible.
J'adore le mot "condescendant" car il dit tout en langue des oiseaux. Dès qu'il y a condescendance, il y a un idiot perché qui descend parmi les mortels. Ceci étant dit, non je n'ai pas poursuivi la discussion sur ce point avec Connie, que je ne percevais pas par ailleurs comme étant condescendante. Je lui ai simplement répondu, sans l'interpeller frontalement, en lui parlant de l'exemple concret que je mentionne dans l'article de cette jeune femme qui a parlé pour la première fois dans une loge de l'abus qu'elle a subi. Connie a été tout à fait d'accord avec moi à propos de l'efficacité du cercle dans ce cas, et m'a simplement dit que si cela n'avait pas suffi, c'est là qu'elle aurait invité la personne à poursuivre le travail thérapeutique en individuel. Au fond, je crois que Connie veut surtout éviter que les cercles de rêves se transforment en psychothérapies de groupe (et en cela, je suis complètement d'accord avec elle) et d'autre part, qu'elle est une représentante typique de cette culture new age californienne que je connais bien pour l'avoir beaucoup fréquentée en Amérique du Nord, et qui a un peu peur de son ombre - en tous cas, que ce terme d'Ombre met tout de suite sur ses gardes, hérisse un peu. Pour ma part, j'ai beaucoup moins de répugnance à approcher l'ombre, qui est bienvenue dans mes loges et cercles, mais je ne vois pas l'utilité de polémiquer ou de reprocher quoi que ce soit à cette mentalité "new age", il faut le dire encore une fois tellement commune outre-atlantique.
EffacerIl n'est pas facile de répondre à ta seconde question car un des traits communs de ce travail avec les sons, encore vérifié cette dernière fin de semaine en formation au cours de deux expérimentations, c'est qu'il laisse "sans mots". Pour ma part, voilà ce que je peux dire a posteriori. Dans ce rêve, il était question de mon prochain embarquement dans un vaisseau spatial qui allait quitter la terre. Ce rêve m'avait suscité une forte anxiété, résonnant d'une part avec des circonstances de vie que je traversais, et d'autre part me semblant pouvoir être un rêve annonciateur de mort (quitter la terre). Je l'ai présenté dans plusieurs loges de rêves, et j'ai recueilli alors des résonances intéressantes mais il persistait à me revenir à l'esprit. Dans une loge avec du travail du son, j'ai donc encore présenté ce rêve et j'ai reçu non seulement des résonances mais une douche sonore, et alors, les yeux fermés assis par terre, environné de sons de tambour chamanique et de voix, peut-être aussi de bols tibétains, j'ai eu l'impression de décoller et de littéralement voyager dans l'espace. J'ai même eu la sensation d'une accélération soudaine à un moment, avec l'écrasement du corps par la gravité et des traits lumineux devant les yeux sous mes paupières closes. Quand après 5 minutes de sons, j'ai rouvert les yeux, mon anxiété à propos de ce rêve avait complètement disparu. J'avais "atterri" ailleurs. Mes sensations corporelles s'étaient modifiées dans le sens d'une grande légèreté, et je n'ai plus éprouvé le besoin de continuer à travailler ce rêve. Ce n'est pas simplement que je l'ai compris, ce qui était déjà pas mal le cas avant le travail avec les sons, mais je l'ai intégré dans mon corps, dans ma vie.
Je ne peux que souscrire au dernier point que tu énonces (voir mon commentaire précédent sur l'absence de séparation entre forme et fond, mots, images et énergie), et tout particulièrement à la formulation de ta dernière phrase : le travail énergétique n'est jamais aussi bien incarné que lorsqu'il est accompagné de la parole sensible. C'est bien la sensibilité qui est au cœur de ce dont nous parlons là.
Merci Jean, pour ce temps que tu as pris pour me répondre :)
EffacerContente de savoir que tu as partagé ton experience avec Connie.
Bon moi je vois tout à fait l'intérêt d'inviter la mentalité "new age" à considérer l'Ombre et à sortir de cette dualité positif/négatif qui ne va pas beaucoup plus loin que le judéo-christianisme dans le fond, mais nous en parlerons une prochaine fois ;)
Marie
Comme tu sais, je connais bien cette mentalité new age américaine pour l'avoir longtemps fréquentée in situ et tu m'excuseras de penser qu'il est aussi vain de vouloir convaincre les tenants de cette vision de rencontrer l'Ombre que d'essayer de convaincre un musulman de manger du jambon. Donc chacun perd son temps comme il le veut... Mais En outre, je crois que ce désir de voir les autres partager notre point de vue fait tout autant partie de ce dualisme proche du judéo-christianisme que tu évoques, tenant souvent de la croisade. Au moins es-tu passée d'un commentaire à l'autre du reproche à l'invitation dans ton vocabulaire, ouf. Pour ma part, je me contente autant que je peux d'énoncer mon point de vue de façon non polémique et je laisse libre autrui d'avoir le sien, dont je ne dénie pas la valeur. C'est bien plus intéressant, presque toujours (à moins que ce ne soit un énoncé péremptoire et réducteur), d'aller voir ce qu'il y a de valable dans le point de vue d'autrui, ce qui le justifie, le rend "juste". Alors on sort effectivement de la dualité ;)
EffacerBon d'accord on en parle maintenant:)
EffacerOui je sais je suis pas du tout politiquement correct dans mes propos mais saches que c'est parfaitement voulu et maîtrisé, dans le sens où ce n'est nullement un débordement d' affects ou une ferveur aveugle. Bien sûr que dans le fond je ne crois pas avoir un quelquonque pouvoir de convaincre qui que ce soit parce que s'il y a bien une chose que je sais c' est que chacun fait comme "ça" veut. Du coup je joues à decouvert, je suis direct, comme ça on peut "vraiment" dialoguer, pour peu que l'autre se donne avec autant de générosité :)
C'est ce que nous venons de faire dans l' échange précédent. Il en ressort beaucoup plus de clarté. Et c'est cela que je cherche. Ce n'est pas à convaincre l'autre, qu' il me montre que je me trompe, que je n'ai pas vu quelque chose, je prends sans hesiter. Je ne cherche pas à valider ma vision ou à conforter mon ego, je cherche à être la plus inclusive possible. C' est pourquoi je chercherai à chaque fois qu' il m 'en ait donné l'occasion à echanger, pas polémiquer, mais echanger, pour qu' il y ait toujours un peu moins de brume qu' avant, ne serait ce que dans la perception de ce que chacun pense. Comme nous venons de le faire. C'est passionnant ce que chacun pense, pourquoi il le pense et qu' est ce qu' il crée à partir de ça, c' est cela que j'explore avec ardeur. Parce que nous créeons le monde avec nos representations, alors non, il n'est pas vain de se démener pour confronter les representations, parce que c'est le seul moyen pour que les lignes bougent. Je n'ai jamais rien appris toute seule, c'est toujours autrui qui m 'a "éduquée", de fait je ne peux pas adhérer au "chacun chez soi sans être deranger'. Être dérangé, cela veut dire qu' il y a un contenu, une rentention qui fait un nœud. Être dérangé jusqu'à être complètement détendu, ça ne te donnes pas envie? Tu sais ce que j'envoie, je ne l'nvoie pas impunément, lorsque je peux avoir des propos qui paraissent excessifs, j'en porte la charge, j'en reçois la violence, comme si c'est moi qui les recevais.
Marie
Un rêve d'inceste refoulé.
RépondreEffacerNon. Voilà précisément l'exemple d'interprétation psychologique qui ne respecte ni le rêve, en ne tenant pas compte de son ensemble, ni la rêveuse.
Effacer"Au lieu de personnaliser le rêve, on peut donc à l’inverse l’entendre de façon métaphorique comme parlant de tous ces hommes qui sont les frères et les pères de la rêveuse, et imposent leurs désirs sans respect de l’intégrité."
RépondreEffacerC'est là que vous vous trompez. Car ce ne sont pas toutes les femmes qui ont fait ce rêve d'inceste mais seulement cette femme-là, pour ce rêve-là. Je ne dis pas qu'elle a été victime d'inceste mais qu'elle désire vivre l'inceste et qu'elle refoule ce désir. Alors son inconscient le vit à sa place, via ce rêve compensatoire (qui comprend son auto-jugement final où elle se sent ensuite salie). Il n'y a pourtant rien de "sale" à désirer son père ou son frère, si elle vit un affectif étroit avec eux. Ce sont juste des hommes. La thérapie personnalisée aurait été de lui demander ses rapports affectifs avec son frère et son père et non de la désolidariser d'elle-même et de "son" rêve en organisant un trip-soin collectif...
Auriez vous la politesse de signer vos commentaires merci, même par un pseudo.
EffacerIl me semble que dans votre empressement à "suggérer" votre vision des choses, vous oubliez un détail, qui n'en est pas un, le vécu et le ressenti de la rêveuse, seule jauge recevable, personne ne peut savoir pour elle, et encore moins quelqu'un d'exterieure à ce qui s' est donné à vivre dans l'instant.
Marie
Cher anonyme, vous illustrez merveilleusement bien la différence d'approche entre l'approche psychologique centrée sur le refoulement et la démarche respectant la dynamique du rêve. Vos explications ne tiennent compte ni de l'ensemble du rêve, ni de la parole de la rêveuse. Il n'est pas question non plus dans ce contexte d'une thérapie personnalisée mais, encore une fois, de laisser faire la dynamique autonome de l'inconscient au travers du rêve. Il a été question de ses rapports affectifs avec son frère et son père dans les échanges, et cela nous a reconduit au fait que dans sa culture d'origine, ce sont encore les femmes qui sont responsables du désir que manifestent leurs frères et pères, et que s'il y a passage à l'acte, c'est elles qui en portent la honte. Je ne vous permets pas de dire qu'elle a été désolidarisée d'elle-même. C'est votre discours réducteur qui, si la rêveuse le subissait, la désolidariserait de ses ressentis. Merci pour la belle démonstration de la violence implicite du discours psychologique qui prétend savoir pour autrui à partir d'une grille de lecture réductrice de l'inconscient. Je préfère mille fois me tromper que d'avoir vos certitudes.
Effacer"vous oubliez un détail, qui n'en est pas un, le vécu et le ressenti de la rêveuse"...
RépondreEffacer"Vos explications ne tiennent compte ni de l'ensemble du rêve, ni de la parole de la rêveuse."
Je montre justement que c'est "son" rêve, et pas le rêve de #metoo. Et je montre que c'est "son" père et "son" frère, et pas "tous les hommes". Donc au contraire de l'analyse qui est faite ci-dessus, je tiens totalement compte de la rêveuse, comme cela devrait être le cas dans toute analyse de rêve.
Les lecteurs apprécieront. Et d'ici là, je vous invite à relire l'article, où il n'est pas question de déposséder la rêveuse de son rêve. Fin de la discussion en ce qui me concerne. Merci pour votre contribution, encore une fois éclairante...
EffacerAnonyme, dire qu'elle désire vivre l'inceste et qu'elle refoule ce désir est peut être vrai , exagéré, ou complètement faux... car il est possible que le rêve signifie autre chose qui nous échappe, ou même qu'il ne signifie rien du tout et être simplement, comme je l'ai entendu d'un maître zen, le caca du matin voir un simple road bad trip du mental de rêve qui profite de sa liberté la nuit pour jouer à se faire peur...
RépondreEffacerCependant, j'aurais tendance à penser que la rêveuse est entré dans un processus de rééquilibrage concernant le principe masculin en elle et qu'à travers ce rêve l'inconscient souhaite signifier à la rêveuse que ce principe est encore trop mal intégré en elle mais seul un examen approfondi avec la rêveuse pourrait nous permettre de comprendre vraiment.
Bref, à mon sens vous manquez de prudence dans vos propos...
Starman.
j'ai fait un rêve dernièrement , j'étais en Inde avec Ramana Maharshi et il me disait que parfois il disait aux gens ce qu'ils voulaient entendre...
RépondreEffacerVrai ou pas parfois la vérité / n'est pas bonne à dire / impossible à comprendre pour certaines personnes / n'existe pas et seul la rencontre cordiale avec un sage est suffisante.
Metanfetaman