mercredi 19 août 2020

Trou noir

 


Au début de l’été, j’ai entendu un très beau rêve. La rêveuse est une femme qui vit une grande transition de vie avec beaucoup d’incertitudes concernant son avenir. Elle a reçu ce rêve la veille de la cérémonie funéraire célébrée pour son frère qui venait de décéder.

La rêveuse est avec sa fille mais elle ne voit que ses jambes, ses pieds avec des sandales toutes neuves. Il y a une flaque noire sur le bitume. Elle se dit :

- Elle ne va pas y aller ?

Mais si, elle y va et elle s’enfonce dans cette flaque d’eau noire jusqu’à y disparaître entièrement. La rêveuse plonge alors sa main dans l’eau pour rattraper sa fille. Elle sent la main de cette dernière prendre la sienne. C’est une main chaude. Il n’y aucune inquiétude, aucune anxiété. Curieusement, sa main n’est pas mouillée.

Plusieurs synchronicités autour de ce rêve renvoient la rêveuse à une expérience de mort imminente qu’elle a vécue 21 ans auparavant. Elle est frappée aussi par le fait que sa fille a le même âge qu’elle lors de sa naissance. Enfin, il se trouve qu’elle a rendu visite à sa fille dans les jours précédant le rêve pour lui porter des sandales.

Lorsqu’elle m’a parlé de ce rêve, j’ai souligné le fait que nos enfants symbolisent souvent notre avenir dans les rêves. En effet, nous nous prolongeons dans nos enfants. Je me suis un peu inquiété de ce que la porteuse de cet avenir disparaisse ainsi dans une flaque d’eau noire. Du point de vue d’une interprétation psychologique, on pourrait craindre là un passage dépressif éventuellement lié au deuil ou à l’incertitude concernant l’avenir. Mais la rêveuse commentant son propre rêve insistait sur la confiance et la sérénité qui entourait celui-ci, particulièrement dans le contact avec la main de sa fille. Habituée à écouter ses propres rêves, elle parlait de descente du féminin dans les profondeurs et de contact avec l’inconnu. Nous avons discuté de sa connexion profonde avec la mort…

Quelques temps plus tard, nous avons tenu une loge de rêves avec une dizaine de personnes. C’était la première loge de rêves en présentiel que j’avais le plaisir de faciliter depuis le confinement. La rêveuse y a proposé ce rêve. Il a reçu toute sorte de résonances fort intéressantes et soudain, quand cela a été son tour de parler, un des participants a sorti un livre qu’il était en train de lire et nous l’a montré. Il s’agissait de :

Les trous noirs, de Jean-Pierre Luminet


Il y a eu une vague d’émotion dans le cercle. Tout à coup, notre perspective sur le rêve venait de changer radicalement. Nous avons exploré l’idée qui voulait que ce trou noir donne accès à une autre dimension, un autre espace. Le fait que l’eau noire du rêve ne mouille pas est apparu comme une signature de cette nouvelle dimension, de l’entrée dans l’inconnu. Le parallèle avec la mort est devenu évident mais en faisant ressortir la confiance et la sérénité régnant dans ce rêve. Le mot de la fin a été amené dans l’hilarité générale par le même participant qui avait éclairé le rêve en le connectant aux trous noirs quand il a suggéré de prolonger ce dernier en prenant le trou noir et en le posant sur un mur pour ensuite le traverser, aller voir ce qu’il y a de l’autre côté.

Décidément, c’était bien au travers de ce rêve une toute nouvelle façon de se déplacer dans la réalité, symbolisée par les sandales neuves de sa fille, qui était proposée à la rêveuse. Il m’a semblé intéressant de vous le partager car il se pourrait que les images toutes personnelles de ce rêve aient une profonde résonance collective. En effet, il semble que par bien des aspects nous soyons au bord d’un trou noir, ou peut-être déjà en train de plonger dans celui-ci. Cette métaphore vaut autant pour de nombreux individus qui vivent de grandes crises de transition que pour la planète toute entière. Mais il faut nous souvenir que ce pourrait bien être le passage vers un tout nouvel espace, le moyen d’entrer en contact avec une dimension inconnue, et garder confiance, rester ancrés dans une profonde sérénité de cœur. Ainsi, peut-être saurons-nous faire des trous noirs de nos vies des portes débouchant sur le nouveau, le jamais-vu, le jamais-entendu...

* * *

En complément de ce rêve, je vous propose une réflexion sur les filtres nécessaires à appliquer, dans les temps troublés que nous vivons, à nos prises de parole dans l’espace public, en particulier sur les réseaux sociaux. Quand je suis parti en vacances cet été, j’étais préoccupé en particulier de constater l’agitation croissante sur ces derniers, qui se traduit en expression d’anxiété et de colère, quand ce n’est pas de haine. J’étais inquiet en particulier de voir des personnes affichant des vues spirituelles contribuer à la discorde en répandant des messages empreints de peur, diabolisant les autorités en place en leur prêtant de sombres desseins. Bien sûr, je n’ai pu éviter d’y voir l’ombre à l’œuvre et c’est le danger qui guette ceux qui s’identifient à la lumière que de voir tout en noir chez d’autres. Mais surtout, le constat qui m’a donné à réfléchir, c’est que moi-même ne pouvait bien souvent éviter d’amener ma propre agitation intérieure dans l’expression de mes opinions sur ces réseaux sociaux. 

Or il me semble que nous avons tou.te.s une responsabilité à prendre dans le fait de nous garder de répandre autant que possible nos peurs, nos allergies, nos inimitiés, et tout le poison mental qui va avec, dans l’espace public. C’est une prophylaxie nécessaire, tout autant sinon plus encore que les « gestes barrière », pour éviter d’alimenter la dimension émotionnelle du chaos vers lequel nous semblons collectivement glisser ces temps-ci. Ce chaos est sans doute une étape nécessaire de la transition dans laquelle nous nous trouvons, mais il peut prendre une tournure dangereuse s’il laisse le champ libre à des opinions essentiellement émotionnelles alimentant la discorde dans la vindicte et les accusations. C’est à chacun.e de nous d’ancrer la paix dans nos esprits et nos cœurs pour que la paix l’emporte dans le monde. C’est en effet la qualité de nos relations, le soin que nous prendrons de nos liens, qui seront déterminant pour édifier le « monde d’après »...

J’ai donc, en réponse à ces interrogations, résolu d’adopter autant que possible, dans ma parole et ma pensée, un outil simple et éprouvé que l’on appelle les filtres de Socrate – ou plus précisément, les filtres de Socrate renforcés par le Travail de Byron Katie. 


Pour la dimension philosophique de du dialogue prêté à Socrate par Platon qui présente ces filtres, je vous invite à lire cette page qui vous en propose un résumé : https://nospensees.fr/les-trois-filtres-de-socrate. Pour ma part, je vous en proposerai une paraphrase adaptée à notre temps, avec un ami qui vient me voir avec une affirmation à propos de la pandémie, soit qu’il n’y jamais eu de pandémie et que c’est un canular, soit que la pandémie est finie, soit encore que la pandémie est en train de repartir en fou et qu’il faut dormir avec son masque, etc. Nous avons tous un ami comme cela, et ses opinions tranchées peuvent concerner tous les sujets...

La première question est : 

- Est-ce que c’est vrai ? Es-tu absolument certain que ce que tu affirmes soit vrai ?

S’il est honnête, et même s’il est médecin épidémiologiste (alors ne parlons pas de ceux qui s’improvisent épidémiologistes…), il reconnaîtra probablement qu’il y a un doute – ou alors, il est fort probable que ce soit l’émotion qui parle. Dans ce dernier cas, les techniques d’investigation de l’histoire qu’il se raconte proposées par Byron Katie pourront être très utiles. Il importe de se rappeler que même si mon ami est à ce stade très agressif, son propos est fondé sur des émotions légitimes que nous partageons tous en temps qu’êtres humains. La Communication Non Violente peut ici être aussi très utile pour accueillir ces émotions sans nous laisser aveugler par celles-ci, ou les émotions que sa prise de position suscite en nous...

Si mon ami reconnaît qu’il y a un doute au moins raisonnable qui peut tempérer ce qu’il affirme, la deuxième question est alors : 

- Si ce n’est pas vrai, si tu ne peux pas être certain que ce soit vrai, est-ce que cela fait du bien d’entendre ce que tu affirmes ? Est-ce que c’est bon ? Ou plus subtilement encore : de quelle intention profonde cela part-il ?

Il est bien rare ces temps-ci que les affirmations qui nous soient prodiguées visent à renforcer la paix, la confiance en l’avenir, l’amour que nous pouvons avoir les uns pour les autres. Il faut donc faire bien attention. Si ce n’est pas vrai et cela ne fait pas de bien, à quoi cela sert-il d’en parler ?

Et donc si mon ami est honnête, ce que je crois que nous sommes tou.te.s pour l’essentiel, la troisième question est : 

- Est-ce utile ? Est-il nécessaire d’en parler ? Ou plus profondément : que proposes-tu positivement ?…

S’il n’est pas certain que ce soit vrai, si cela ne fait pas de bien mais contribue à la discorde et l’agitation, si ce n’est pas utile et qu’il n’y a pas de proposition positive, à quoi bon en parler ? Il vaut mieux garder le silence.

Ces filtres de Socrate sont renforcés en particulier par le Travail de Byron Katie (https://thework.com/sites/francais) qui permet de poursuivre l’investigation avec l’ami qui est absolument convaincu que ce qu’il affirme est vrai, avec les questions suivantes :

- Comment peux-tu être absolument certain que c’est vrai ?

- Comment te sens-tu, dans tes émotions, ton corps… avec cette affirmation ?

- Comment te sens-tu sans cette affirmation ?

Le point clé de ce Travail est d’entrer en contact consciemment avec le ressenti émotionnel et corporel qui accompagne nos affirmations. Nous prenons alors conscience que nos pensées modifient notre ressenti, au point que ce n’est pas ce que dit autrui ou ce qui se passe dans le monde qui nous fait nous sentir éventuellement mal, mais ce que nous pensons à son sujet. Au lieu de rejeter la responsabilité de notre mal-être sur autrui, de vouloir le combattre, nous pouvons prendre la responsabilité de nos pensées…

Richard Moss, qui propose un travail similaire au travers du Mandala de l’Être, dit for justement que la seule vérité des histoires que nous nous racontons, c’est comment elle nous font nous sentir. C’est la base d’une hygiène psychique que de devenir conscients de l’impact de nos pensées sur nos vies, notre ressenti...

En outre, Byron Katie propose de retourner toutes les affirmations que l’on fait à propos d’autrui en les ramenant à nous-même. Par exemple, l’affirmation : « ils cherchent à tous nous contrôler… » pourrait se retourner en « je cherche à tous les contrôler », « je sais mieux que tout le monde de quoi il retourne et comment il faudrait faire... », etc. Ce travail, quand il est fait honnêtement en recherchant des exemples de situations dans lequel le retournement est manifeste, est un merveilleux moyen de déceler nos ombres projetées sur autrui. A moins que l’on ne soit un procureur dans l’exercice de ses fonctions, il n’y a pas beaucoup d’accusation qui ne se prête à un retournement radical.


Qu’est-ce que de telles considérations viennent faire dans un blogue sur le rêve ? C’est que nous ne rêvons pas que la nuit. Quand nous croyons nos pensées, quand nous nous identifions à nos croyances au point que la réalité semble leur correspondre parfaitement, sans laisser un espace ouvert au non-savoir, c’est que nous rêvons les yeux ouverts. Il se trouve que quand on se promène au bord d’un précipice comme nous le faisons collectivement ces temps-ci, cela peut être dangereux…

J’ai suffisamment éprouvé les affirmations ci-dessus pour pouvoir affirmer qu’elles sont vraies, non d’une vérité absolue mais d’une vérité pragmatique, efficace. Je les crois vraiment utiles par les temps qui courent et en tous cas, je les propose avec la conviction que la connaissance de ces pratiques fait du bien. Quand on se libère des pensées qui suscitent une contraction dans notre corps, qu’elle soit de peur ou de colère, on se sent plus léger, on respire et la vie, quoi qu’il en soit dans le monde, est belle.

Ce n’est pas facile de faire ce travail d’investigation de nos pensées et de nos croyances. Mais il se pourrait (aucune certitude) que le nombre que nous serons à éviter de donner libre cours à nos peurs, nos fantasmes et nos colères, dans l’espace public soit déterminant pour la qualité du temps que nous avons à vivre… ensemble.

* * *

A noter que le weekend de formation en facilitation de loges de rêves prévu les 26 et 27 septembre à Locquirec, en Bretagne, est maintenu tant que les conditions sanitaires le permettent. Pour plus d'information et pour inscription, suivez ce lien : formation.


31 commentaires:

  1. Saisissons nous de tous les moyens et actions , réflexions sur nous même pour affronter cette période de transition , dangereuse , selon effectivement notre manière de l'aborder . Une résistance est nécessaire , mais laquelle , la violence fait peur , mais on nous en impose une , renvoyons et créons une énergie positive et lumineuse , pas niaise , car on nous le vend ça aussi , mais de la joie créative et confiante .....Ce qui se construit aussi ! Merci Jean de cet accompagnement !

    RépondreEffacer
  2. Jai été heureuse de lire ce blogue. Personnellement je pense qu'il est tout à fait juste de ramené le rêve aux trous noirs. J'aime beaucoup cette interprétation. Quand je fais des rêves , même si dans le rêve il y a des éléments qui font peur au premier abord, je me dit qu'il est nécessaire de trouver l'aspect positif car je pense que nos rêves sont là pour nous aider à nous transformer et cela toujours pour le meilleur. Changer le sentiment intérieur 'dirige ' , montre le chemin de la 'solution ' du 'meilleur'. Quand aux fameux filtres et bien cela fait des années et des années que je les ai écrit sur une belle feuille et celle-ci trône sur la porte de mon réfrigérateur. Merci pour ce beau partage.

    RépondreEffacer
  3. Bonjour Jean !

    C'est un bel article... je partage une bonne partie de ce que tu dis...notamment sur l'inutilité d'accroître le négatif...

    J'ai juste une remarque sur ce passage :
    "En outre, Byron Katie propose de retourner toutes les affirmations que l’on fait à propos d’autrui en les ramenant à nous-même. ... il n’y a pas beaucoup d’accusations qui ne se prêtent à un retournement radical."

    C'est tout à fait vrai, il n'y en a pas beaucoup...
    mais il y en a une, quand même, et de taille : c'est quand on est face à un manipulateur (ou à une manipulation collective).
    Car l'art du manipulateur consiste précisément à faire en sorte qu'on se remette en cause nous-même et qu'on ne le remette pas en cause, lui...(ou le système).

    Distinguer les projections de l'ombre des "attaques réelles" est un travail de discrimination assez subtil...qui demande de distinguer à la fois sa propre ombre et celle des autres...

    Amicalement.

    RépondreEffacer
  4. J'aime bien, à ce propos, cette citation :

    On bute toujours sur la question suivante :
    Quand il y a un grand désir de changement,
    faut-il essayer de se changer soi-même
    ou essayer de changer ce qui nous entoure ?
    .

    Voici la réponse de Clarissa Pinkola Estes :
    .
    Le piège dans le piège serait de penser
    que tout est résolu une fois qu'on a dissous les projections et eu accès à la conscience en soi-même.
    C'est quelquefois vrai. Pas toujours.

    Plutôt que d'utiliser un paradigme modèle "ou/ou"
    -ou c'est à l'extérieur de moi ou c'est en moi -
    mieux vaut utiliser un paradigme "et/et"
    -là est le problème intérieur
    et là est le problème extérieur-
    qui permet une recherche globale
    et une guérison plus complète.

    .
    "Femmes qui courent avec les loups"
    .

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Merci chère Licorne pour ces commentaires et remarques, fort judicieuses. Il ne s'agit pas de s'enfermer dans un modèle qui ne regarderait que le changement intérieur. Je suis bien d'accord que l'attitude juste est le plus souvent dans le ET/ET. Et puis il s'avère que souvent la meilleure façon de faciliter un changement à l'extérieur est de prendre nos propres responsabilités quant à la situation et d'opérer un changement intérieur, ce qui amène une évolution de la dynamique. Cela n'empêche pas de poser les actions que la situation exige...

      Quant aux manipulateurs, c'est intéressant... car en fait la problématique de la manipulation est une de celle qui se prête le mieux au Travail proposé par Byron Katie. D'abord il faut dire que nous avons tous une image du "mal" incarné et irréductible (pour moi, les nazis) par rapport auquel il n'y a aucun travail intérieur à faire, mais justement, il faut s'y arrêter. Dans la désignation de quelqu'un comme "manipulateur" (ou de nazi), il y a quelque chose d'essentialiste : la personne n'est jamais "que" manipulatrice et il y a toujours une situation qui l'amène à se comporter ainsi. S'enfermer dans une logique binaire genre "il y a les manipulateurs (les nazis) et les autres", c'est s'enfermer dans une dualité irréductible, la vieille histoire du bien contre le mal, etc. On n'en sort pas.

      Mais il y a souvent une pathologie narcissique derrière le manipulateur. Le premier point, c'est justement qu'on ne peut pas être naïf devant la pathologie mentale. Il y a aussi des psychopathes, des tueurs en série, etc. Et il faut s'en protéger en sachant qu'en fait, la pathologie est généralement l'exagération maladive de certaines tendances que nous avons tous. Il s'agit donc d'évaluer la dangerosité du malade et de prendre les mesures nécessaires pour s'en protéger, ça c'est pour l'extérieur.

      Au niveau intérieur, il y a deux choses que nous pouvons examiner :
      1. Ce n'est jamais un hasard qu'on soit la proie d'un manipulateur, même au niveau collectif. Nous avons à regarder notre responsabilité. Je pense à des amis américains démocrates qui ont eu le courage de reconnaître que Trump était le résultat de la faillite des démocrates à répondre aux besoins d'une certaine population, et tous les "libéraux", même européens, sont concernés par cette faillite...

      2. Nous sommes tous, plus ou moins consciemment, des manipulateurs. Le bébé apprend très vite à manipuler sa mère en pleurant pour obtenir ce qu'il veut. Dans les échanges sociaux, nous manipulons tous autrui plus ou moins consciemment pour obtenir ce que nous voulons. Le "manipulateur" est quelqu'un qui nous présente un miroir et nous pouvons donc facilement, avec un peu d'honnêteté, opérer le renversement prôné par Byron Katie pour voir en quoi nous faisons comme le manipulateur. Cela n'empêche pas de regarder aussi en quoi nous nous prêtons au jeu de la manipulation en tant que proie et faire ce qu'il faut pour que cela s'arrête (ET/ET). Avec les nazis, c'est plus difficile mais quand on définit un nazi comme quelqu'un qui veut exterminer ceux qui ne pensent pas comme lui, et que l'on pense que la seule solution avec les nazis, c'est de les éliminer de la surface de la terre, le renversement s'opère encore une fois aisément.

      Je te suggère de lire "aimer ce qui est" de Byron Katie. Tu verras que sa méthode de travail vaut la peine d'être expérimentée, plus que d'en discuter... ;-)

      Effacer
    2. Je suis tout à fait d'accord avec toi quand il s'agit de manipulation "ordinaire" (les petites manipulations du quotidien), mais ce qui est valable dans ce cas-là (le renversement) ne l'est plus dans le cas d'une manipulation plus "perverse"...

      Dans ce cas-là, ce n'est pas le moment , à mon avis, de chercher ce qui ne va pas chez nous, mais le moment de retrouver son estime de soi et de dire "Non".

      Quant aux nazis, pour moi, ce n'est pas la quintessence de la manipulation...car à aucun moment on ne peut croire à la bonne foi et à la gentillesse d'un nazi...il n'avance pas masqué (ou très peu).
      Le nazi est le symbole de la brutalité, de la violence, de la cruauté, mais pas vraiment celle de la manipulation.
      Le vrai manipulateur , lui, passe pour "quelqu'un de bien". Son arme est le mensonge (pas la violence).

      Et pour moi, nous sommes précisément au coeur d'une gigantesque manipulation (d'un gigantesque mensonge), qui demande d'autres armes que le "renversement"...renversement qui est justement ce que le menteur attend.

      Prenons un exemple courant :
      Une "grande fortune" amasse énormément d'argent, gère son entreprise de façon inconséquente...et ensuite, fait croire à ses employés que les "temps sont durs" et que c'est à eux de faire un effort et de se serrer la ceinture...
      Si tu es ouvrier, et que tu appliques le "renversement", tu vas chercher en quoi tu es responsable des problèmes de la boîte...Comme tu n'es pas parfait, tu trouveras, bien sûr, quelques failles en toi...et tu t'épuiseras à en faire toujours plus...
      Alors que, manifestement, le problème est ailleurs...

      Il est vrai que "ce n'est jamais un hasard qu'on soit la proie d'un manipulateur, même au niveau collectif", mais la raison en est notre crédulité et notre incapacité à "imaginer le mal", bien plus que notre similarité avec celui qui nous trompe.


      Effacer
    3. Je suis d'accord avec toi, Licorne, sur la nécessité du renversement... d'un système devant lequel nous ne pouvons oas être naïfs. D'accord aussi sur la dimension pathologique de certaines manipulations. Et justement, nous devons examiner en quoi ces pathologies nous concernent aussi, font partie de notre ombre. C'est en débusquant en nous-mêmes cette ombre que nous pouvons trouver les meilleures réponses aux pathologies narcissiques collectives. Ce n'est certainement pas en nous séparant de ces malades, au sens de nous juger entièrement différents d'eux, que nous nous en libererons. Pour moi, la situation que tu proposes en exemple est typique du capitalisme, et c'est tout le capitalisme qui est pathologique... en tant que système auquel nous participons, que nous le voulions ou non.

      Effacer
    4. ...ce qu' Etty Hillesum résumait en deux phrases :-) :

      "Je ne vois pas d’autre issue :
      que chacun de nous fasse un retour sur lui-même
      et extirpe et anéantisse en lui
      tout ce qu’il croit devoir anéantir chez les autres.
      Et soyons bien convaincus que le moindre atome de haine que nous ajoutons à ce monde
      nous le rend plus inhospitalier qu’il n’est déjà."

      Effacer
  5. C’est un rêve très intéressant. Je vous fait part des réflexions-questions qu’il m’inspire à cette heure :

    Les jambes et les pieds sont ce qui nous permet de tenir debout dans ce monde. On dirait que la situation de départ pose la question de la façon dont on se tient debout dans ce monde.
    Les sandales neuves suggèrent-elles une nouvelle façon ou nouvelle possibilité de s’avancer vers l’exploration du trou noir, vers une nouvelle approche ou nouvelle découverte de l’au-delà de notre réalité dans ce monde terrestre ? L’expérience de mort imminente autrefois vécue par la rêveuse était déjà sans doute une découverte de cet au-delà. La mort de son frère serait-elle une situation propice à re-découvrir, à ré-explorer, le mystère de l’au-delà de la vie incarnée en ce monde, sans pour cela revivre une EMI, mais en se laissant descendre en elle-même vers le mystère de son être profond éternel ? Sans inquiétude, sans anxiété.
    Sa fille, qui a l’âge qu’avait la rêveuse lors de la naissance de cette fille, pourrait-elle représenter une possibilité pour la rêveuse d’accoucher à nouveau d’elle-même, de se ré enfanter augmentée de cette nouvelle approche-découverte de l’au-delà des apparences de vie et de mort telles qu’on les conçoit d’ordinaire ?
    La façon dont nous nous tenons debout dans ce monde (nos jambes et nos pieds) peut se trouver modifiée par la découverte de notre réalité éternelle, non soumise à l’espace et au temps. Peut-on dire que si nous ne sommes que peu consciemment reliés à cette réalité éternelle en nous nous ne ne tenons, grosso-modo, que sur une jambe : celle de la réalité passagère de notre être périssable. Tandis que si nous développons la relation consciente avec notre part éternelle nous nous tenons sur nos deux jambes faisant entrer et vivre de façon croissante en ce monde notre part d’éternité ?

    Amezeg

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Merci Amezeg pour cet éclairage que j'ai transmis à la rêveuse, qui a beaucoup apprécié.

      Effacer
    2. Merci Jean pour cet écho.
      Ce que j’ai pu dire du rêve rejoint en grande partie ce qui en était déjà dit dans ton article (sans parler de l’éventuelle portée collective du rêve).
      Salutations d’un rêveur à la rêveuse.

      Effacer
  6. Le nombre 21, se rapportant à l’âge de la fille et à celui de la rêveuse lorsque cette fille vint au monde, évoque pour moi l’hexagramme 21 du Yi King : "Mordre au travers". Ce qui peut suggérer immédiatement l’idée de traverser, en déchirant peut-être le voile des apparences. De passer donc par le trou noir, vers l’au-delà. Ceci peut-être afin de réaliser la réunion entre l’ici-bas et l’au-delà.

    Dans le Yi king de Richard Wilhelm, traduit en français par Étienne Perrot, le commentaire concernant l’ordre de succession entre l’hexagramme 20, "La contemplation, La vue", et l’hexagramme 21, dit ceci : « Quand il existe quelque chose que l’on peut contempler, il y a quelque chose qui opère la réunion. C’est pourquoi vient ensuite l’hexagramme : MORDRE AU TRAVERS. Mordre au travers signifie la réunion. »

    Amezeg

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Merci pour cet éclairage qui renouvelle ma compréhension de l'hexagramme 21. Comme je le dis plus bas en réponse à la Licorne,il y a une petite confusion qui va avec le fait que je n'ai pas précisé l'âge de la fille de la rêveuse, qui est de 29 ans. C'est l'expérience de mort imminente qu'a vécu la rêveuse qui a eu lieu il y a 21 ans. Mais la rêveuse a beaucoup apprécié ce que tu amènes là...

      Effacer
    2. Je suis un peu étonné d’avoir mal lu et mal compris le texte à propos des 21 ans (et je vois que La Licorne avait fait la même erreur de son côté). Ceci tendrait à montrer la subjectivité de l’interprète et les projections intervenant lors de l’interprétation d’un rêve…
      Subjectivité et projections seraient-elles, parfois, des "felix culpa", des erreurs bénéfiques qui, par des voies échappant à la raison ordinaire, conduiraient à souligner tel ou tel aspect ou point particulier (ici, le nombre 21) qui mérite qu’on s’y intéresse de près mais risque de passer inaperçu si l’inconscient ne trouble pas un peu la vue de l’interprète afin de l’amener à en dire ceci ou cela ? Et cette petite "manipulation", ce petit aiguillage, témoignerai(en)t du fait que « l’inconscient est très intéressé par l’interprétation des rêves" comme l’affirmait Marie Louise von Franz qui disait que sans "lui", sans l’aide de l’inconscient, elle n’aurait, bien souvent, fait que balbutier des choses de peu d’intérêt à propos de tel ou rêve.
      Amezeg

      Effacer
  7. Je n'ai pas grand-chose à ajouter à l'interprétation d'Amezeg...:-)

    Je reviens juste commenter la dernière phrase du rêve : elle m'évoquait vaguement quelque chose...
    J'ai retrouvé quoi : c'est un chapitre d'un livre d'Etienne Perrot "Des étoiles et des pierres". Le chapitre s'intitule "L'eau qui ne mouille pas les mains"...

    Voilà ce que l'auteur dit (il commente un de ses propres rêves dans lequel une fontaine produit une eau "qui ne mouille pas") :

    "L'eau qui ne mouille pas les mains "est un des noms du Mercure alchimique. Il est possible qu'il soit né de l'observation du mercure ordinaire. Mais, dans la contemplation alchimique, quel domaine est le premier, le dehors ou le dedans ?
    Interroger ainsi est un faux problème puisque le propos de l'alchimiste est de voir le dedans dehors et le dehors dedans, de rendre l'invisible visible et le visible invisible : la nature intérieure et la nature extérieure se reflètent sans qu'on puisse savoir laquelle est le miroir de l'autre.
    L'eau qui ne mouille pas les mains (aqua manus non madefaciens) contient pour nous un important enseignement. Elle montre en effet la manière dont l'énergie, "la vie divine", passe à travers nous sans s'attacher à notre individualité.
    La portée de la leçon apparaîtra mieux si l'on renverse la proposition : la vie divine circule à travers nous sans que nous la gardions fixée à nous-mêmes.(...)
    Cette vision de l'eau qui ne mouille pas correspond à ce que Jung a décrit comme "l'intégration de l'inconscient", et qui est, en quelque sorte, l'assimilation par l'individu de la force surhumaine qu'est l'énergie divine ou "archétypique"...(...)
    Si l'on considère la circulation de cette eau, non à l'intérieur de l'être, qui en est le siège, mais dans son rapport avec l'extérieur, il faut dire qu'elle se répand à travers nous, mais comme si elle n'était pas de nous.
    Nous savons en effet que le mercure vulgaire à qui elle emprunte son symbolisme est fugitif, se dérobant aux prises des mains qui voudraient le saisir..."

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Merci Licorne. Fort intéressant et transmis bien sûr à la rêveuse.

      Effacer
    2. Le "pas grand-chose" que tu as ajouté, La Licorne, est cependant fort intéressant comme l’a dit Jean.

      Cette eau qui ne mouille pas évoque bien sûr le mercure alchimique et tu as été très inspirée en retrouvant ce texte de la plume d’Étienne Perrot ! Celui-ci dit aussi, peu après les dernières lignes que tu as citées :
      « La totalité anime l’individu et au lieu de l’accabler lui confère sa perfection. » (page 185)
      Je me dis que le vécu d’une EMI peut éventuellement, à côté de l’ouverture, de l’élargissement et de l’apaisement qu’elle peut procurer, laisser peser un certain poids sur la vie de la personne qui l’a vécu, qu’il peut subsister durablement une certaine difficulté à intégrer harmonieusement ce vécu si particulier dans sa vie ordinaire, quotidienne.
      Le rêve inviterait-il la rêveuse à approfondir la question et à intégrer de façon plus harmonieuse, plus souple peut-être, plus fluide, ce vécu-là ? À faire croître en elle l’union entre le temps et l’éternité, entre le connu et l’inconnu, etc. ?

      Toujours à ce propos, je me risque, en langue des oiseaux, à entendre les "sandales" neuves comme : "les sans dhal/dal".
      Dhal ou dal est une racine du sanscrit qui signifie : séparer, fendre. Donc désunir.
      Ces "sans dal" neuves indiqueraient donc qu’il s’agit d’entrer dans la nouveauté d’une nouvelle union entre le visible et l’invisible, entre le temps et l’éternité, entre le conscient et l’inconscient, etc.

      On pourra me faire remarquer que la rêveuse ne connaît peut-être pas le sanscrit (moi non plus! :-). Mais la Source de vie profonde en nous sait que Jean va publier ici ce rêve (et lui inspire peut-être de le faire), ELLE sait aussi que des commentaires viendront à propos du rêve…

      Amezeg

      https://fr.wiktionary.org/wiki/dal
      DAL :Étymologie
      Du sanskrit dal (« séparer »).

      Effacer
    3. Mmmh ! Fort intéressant. Je transmets...

      Effacer
    4. Oui, intéressant...
      Même sans passer par le sanskrit...on peut lire "sans dalle" ...;-)

      Définition de la "dalle" :
      Une dalle est une plaque horizontale en béton d'une surface pouvant être très importante. On l'appelle aussi plancher béton. Une dalle désigne d'abord une plaque monolithe taillée dans une roche, et destinée à la couverture d'une voie, d'un monument, d'une tombe.

      La dalle est ce qui "sépare" le haut et le bas, et elle peut même être placée sur une tombe.

      "Sans dalle" : il n'y a alors plus de "séparation" entre le haut et le bas, entre le ciel et la terre, entre la vie et la mort, entre le visible et l'invisible...?

      D'ailleurs, la chaussure elle-même est une chaussure "ouverte" qui ne cache presque rien...et c'est par excellence la chaussure des moines et des religieux (qui sont "en lien" avec l'invisible et le divin).

      Effacer
    5. On peut penser aussi aux sandales (ailées) d'Hermès-Mercure...

      L'histoire de la sandale au cours des siècles est d'ailleurs très instructive...
      https://www.mariellebrie.com/histoire-de-la-sandale/

      Effacer
    6. Enfin, il y a quand même une dernière "piste" concernant ce rêve, dont on n'a pas du tout parlé...et qui vaut peut-être le coup d'être explorée...

      La fille de la rêveuse étant le "fruit de son couple"...et les chaussures pouvant renvoyer à un symbolisme sexuel...il faudrait voir si la rêveuse n'est pas en train de quitter un compagnon pour un autre (changement de chaussures)...ou en train de vivre de grosses difficultés dans son couple (sauver son enfant de la noyade = sauver son couple), ce qui orienterait différemment l'interprétation.

      Effacer
    7. C’est ma foi bien vrai tout ça ! :-)
      Le franco-sanskrit de la langue des oiseaux résume rapidement la chose : "sans dal = sans séparer". ;-)

      Amg

      Effacer
    8. Le décalage dans la publication des commentaires fait que l’on ne sait pas trop ce à quoi l’on répond. Mon commentaire de 13 h 59 (C’est ma foi bien vrai tout ça…) ne s’appliquait pas au commentaire de La Licorne concernant la possibilité que les sandales puissent évoquer l’idée d’un couple en péril.

      Amezeg

      Effacer
    9. Je suis désolé de ce décalage, Amezeg, qui vient de l'obligation dans laquelle je suis de modérer les commentaires sur ce blogue pour éviter à notre troll favori la tentation de le polluer. Et je ne suis trop occupé pour publier chaque commentaire dans la minute suivant son envoi...

      Effacer
    10. Il n’y avait de ma part aucune reproche, Jean, et je me doutais un peu des causes qui sont à l’origine du décalage. Je voulais simplement préciser les choses concernant mon commentaire.

      Effacer
    11. ...hmmmm....désolée !
      On dirait bien que c'est moi qui ai joué les "trolls" (gentils) en postant plusieurs messages de suite, sans attendre les réponses...
      Je vais ralentir ! :-))

      Effacer
  8. Si je calcule bien, la rêveuse a deux fois l'âge de sa fille, donc 42 ans.
    C'est le "milieu de la vie", période critique dont parlait Jung et qui est, pour beaucoup de gens, un moment de "rupture" avec le passé...
    Il se pourrait donc que ce rêve parle de l'angoisse par rapport à l'avenir, incertain...avenir qui est comme un trou noir (le trou noir représentant l'inconnu, on ne sait pas ce qu'il y a dedans, on ne sait pas ce qu'il y a "au-delà"...).
    Je m'aperçois au passage que c'est exactement ton interprétation à toi, Jean... :-)
    Cet "inconnu" serait donc, en référence avec le Mercure alchimique dont il est question plus haut, un moment de grande transformation (personnelle et collective), on pourrait même dire de "transmutation"...transmutation qui consiste toujours à transformer le "sombre", le "noir" en quelque chose de plus beau (nigredo = phase "noire", phase de décomposition, de destruction avant la reconstruction).

    Devant ce passage difficile qui demande de "mourir au passé", la rêveuse tente de retenir sa fille (la part en elle qui a déjà "chaussé les nouvelles sandales", c'est-à-dire une nouvelle façon d'avancer dans la vie, une nouvelle façon de se relier à la réalité) elle tente de retenir cette part qui veut "y aller", qui veut se jeter dans l'inconnu...
    Celle-ci en lui "donnant la main", lui fait comprendre qu'il n'y a pas d'inquiétude à avoir, qu'il n'y a pas à "avoir peur de l'avenir"...elle la "sécurise" par sa main "chaude" (chaleur à venir, sans doute chaleur du coeur).

    Jusque-là, je me rends bien compte que je n'apporte rien de nouveau... ;-)

    Mais il se trouve que j'ai porté mon attention, hier, sur le film "Tenet" qui vient de sortir...et je me demande s'il n'y a pas aussi, dans ce rêve, une sorte de "paradoxe temporel" à la Christopher Nolan : la "rêveuse du futur" tendant la main à la "rêveuse du présent"...pour la rassurer ???

    (Cf Interstellar , film dans lequel c'est justement par le "passage dans un trou noir" que le héros retourne dans son passé)

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Non, il y a une petite confusion qui va avec le fait que je n'ai pas précisé l'âge de la fille de la rêveuse, qui est de 29 ans. C'est l'expérience de mort imminente qu'a vécu la rêveuse qui a eu lieu il y a 21 ans. Mais cela n'ôte rien à la pertinence de ce que tu proposes, qui approfondit la réflexion... merci !

      Effacer
    2. Ah ! Alors c'est encore mieux...:-)
      Car pour qui connaît un peu l'astrologie, les âges de 21 et 42 correspondent au retour d'Uranus (changement radical) mais 29 et 58 ans correspondent au retour de Saturne...
      Saturne étant précisément , en langage astrologique, la planète de la "nigredo"...(c'est une planète qui évoque la noirceur, les difficultés, le "plomb"...destiné à se transformer...en or...ou en sagesse).
      A chaque retour de Saturne, on gagne en "maturité"...

      Effacer
  9. ...et à chaque retour de Saturne, on intègre, aussi, un peu plus de son "ombre"... ;-)

    RépondreEffacer